"Privilège" ou "nécessité"? L’autorisation donnée aux chasseurs de rentrer après 18 heures fait débat
En cause selon le ministère, la nécessité d'assurer la régulation du grand gibier pour éviter les dégâts aux cultures. Le ministère considère qu'il s'agit de missions d'intérêt général. Les chasseurs doivent juste se munir d'une attestation dérogatoire et d'une déclaration sur l'honneur en cas de contrôle.
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Pour Muriel Arnal, président de l'association de défense des animaux "One Voice", les chasseurs bénéficient d'un passe-droit.
"Il y a un traitement inégal. Il y a les chasseurs et les autres citoyens. On est en période d’épidémie mais les chasseurs continuent leurs activités comme si c’était vital d’aller tuer des chevreuils et des cerfs, aujourd’hui, en pleine période de pandémie. A chaque fois, il y a des urgences comme cela, pour justifier le loisir, parce que les chasseurs ont envie d’aller se promener et d’aller tuer des animaux. Ce n’est plus tenable en France que ce soit les chasseurs qui fassent la loi".
"Cela pose des problèmes dans les prélèvements"
Alain Belloy est le président de la Fédération des chasseurs d'Indre-et-Loire, se défend de bénéficier d’un passe-droit. Il a reçu cette semaine une lettre de la préfecture lui rappelant cette autorisation. Une dérogation au couvre-feu qui se justifie selon lui.
"Je peux comprends que les gens aient ce sentiment de privilège mais ce n’est pas le cas. Le département d’Indre-et-Loire est un département qui accueille beaucoup de chasseurs venant de départements riverains et parisiens. J’avais donc beaucoup de territoires qui arrêtaient la chasse très tôt dans la journée pour que les chasseurs soient rentrés avant 18 heures. Cela pose des problèmes dans les prélèvements. Cette nouvelle est une nécessité et est vraiment la bienvenue pour les chasseurs".