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"Si on ne prend pas notre destin en main, on est mort": à Agen, le ton monte chez les agriculteurs

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Le ton est monté d'un cran ce mercredi à Agen, dans le Lot-et-Garonne. Les agriculteurs qui manifestent déjà depuis plusieurs jours ont déversé du lisier sur les grilles de la préfecture et allumé un grand feu de pneus. Ils se disent mécontents des propositions de l'Etat qui tardent à arriver.

Les agriculteurs en colère étaient encore bien présents ce mercredi à Agen, où un pas a été franchi. 400 agriculteurs ont allumé un immense feu, juste devant les grilles de la préfecture du Lot-et-Garonne, pour afficher leur mécontentement et leur impatience vis-à-vis de l’Etat qui met trop de temps disent-ils à leur proposer des solutions concrètes.

Une action coup de poing après une réunion houleuse en préfecture avec la Coordination rurale. Le syndicat avait menacé de passer à l'action s'il n'obtenait pas satisfaction.

Une énorme boule de feu qui enfume la préfecture, sous les acclamations de la foule. Pendant deux heures, 400 agriculteurs ont montré un nouveau de visage de la contestation, loin des blocages de ronds-points et d’autoroutes.

“On est en pétard contre l’Etat et vous me demandez à quoi ça rime de venir manifester devant la préfecture. C’est un bel avertissement à Paris. On n’a rien cassé, rien détruit, c’est encore un avertissement. Ça nous permet de garder quelques degrés pour monter”, explique Serge Bousquet-Chassagne, président de la Chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne.

Nouveau rendez-vous devant la préfecture

Ils sont exaspérés surtout par les pistes prévues par le gouvernement, qui réfléchit à mettre fin aux avances sur trésorerie pour le remboursement du gazole non-routier. Claude, agriculteur, aimerait qu’il se penche surtout sur la concurrence imposée par les pays étrangers.

“Ce n’est pas un chèque qu’il nous faut, c’est de la visibilité, c’est un horizon dégagé. On interdit ce qui est autorisé à l’étranger. Et ici, on ouvre les vannes et ça rentre et ça rentre. Non mais attendez, à un moment donné, si on ne prend pas notre destin en main, on est mort”, assure-t-il.

Ils se sont à nouveau donné rendez-vous ce jeudi à la préfecture pour, disent-ils, “continuer de faire monter la pression”.

Alfred Aurenche avec Guillaume Descours