Tensions à Jersey: pourquoi la situation s'envenime entre la France et le Royaume-Uni
Grosse tension au large des côtes normandes. Une cinquantaine de bateaux de pêche français se sont postés jeudi devant le principal port de l'Île britannique de Jersey pour protester contre les nouvelles restrictions de pêche liées au Brexit. Cette manifestation coïncidait avec l'annonce, mercredi par le Royaume-Uni, de l'envoi de deux navires de patrouille de la Navy près de l'île anglo-normande, après que la ministre française de la Mer Annick Girardin a laissé entendre qu'elle pourrait couper l'électricité alimentant l'île. En retour, deux patrouilleurs de la marine nationale française ont été envoyés sur la zone.
Car désormais, pour avoir le droit de se rendre dans les eaux poissonneuses de Jersey, les pêcheurs français doivent demander une licence, et pour l'obtenir, ils doivent prouver qu'ils venaient déjà pêcher sur la zone, or beaucoup d'entre eux n'avaient pas l'habitude de se déclarer jusqu'à présent.
Les navires de Jersey interdits de vendre leur poisson en France
Deuxième accroc: la licence limite le nombre d'espèces de poissons à pêcher et le nombre de jour de pêche possible. Des restrictions qui ne figuraient pas dans l'accord sur le Brexit, dénoncent en cœur Paris et Bruxelles.
Après une rencontre entre une délégation de pêcheurs français et les autorités jersiaises, les navires sont rentrés en France. Mais ils ne souhaitent pas en rester là. Les pêcheurs comptent maintenant sur les diplomaties françaises et européennes pour parvenir à une solution rapide avec le Royaume-Uni. C'est leur gagne-pain qui est en jeu, et si rien ne se règle rapidement, ils préviennent qu'ils pourraient durcir leurs moyens d'action. En attendant, les navires de Jersey n'ont plus le droit de vendre leur poisson à la criée dans les ports de Saint-Malo ou de Granville, et ce, jusqu'à nouvel ordre.