54% de Français favorables au vote des étrangers aux élections locales: "Il y a une progression du oui"

Jean-Daniel Lévy, directeur du département “politique et opinion” de l’institut de sondages Harris Interactive, invité de RMC ce vendredi. - Capture d'écran RMC Découverte
Jean-Daniel Lévy, directeur du département “politique et opinion” de l’institut de sondages Harris Interactive:
"C’est la 23ème vague d’enquête qui est réalisée, qui montre des évolutions et qui montre d’ailleurs qu’il y a une progression par rapport aux autres enquêtes que nous avions réalisées, du vote favorable, du nombre de Français qui déclarent 'aujourd’hui, globalement, nous sommes favorables au droit de vote des étrangers extracommunautaires'.
C’est une question qu’on pose à froid, ce n’est pas un débat qui est posé clairement dans la société, et c’est assez clivé politiquement, les 'oui' sont plutôt des personnes qui sont à gauche, qui ont un niveau de vie assez confortable plutôt que des difficultés dans le cadre de leur quotidien, plutôt des urbains que des ruraux.
Quand on regarde dans l’intensité des réponses, quand on demande ‘est-ce que vous êtes tout à fait favorables’, et qu’on compare à ceux qui déclarent qu’ils sont ‘tout à fait opposés’, il y a plus de personnes qui déclarent y être tout à fait opposées plutôt que tout à fait favorables.
D’une manière générale, ça ne suscite plus aujourd’hui de débat dans la société française. Quand on regarde en termes de participation, les personnes non françaises qui ont la possibilité d’avoir le droit de vote, notamment aux élections municipales et aux élections européennes, ne le font pas ou en tout cas le font moins que les personnes qui ont la nationalité française en tant que telle. Donc ce n’est pas forcément parce qu’il y a un droit, qu’il est accaparé par ceux qui ont la possibilité de pouvoir l’exercer."
Une promesse de campagne du candidat Hollande
Le droit de vote des étrangers aux élections locales était une des promesses du candidat Hollande lors de sa campagne présidentielle de 2012. Pour qu'il soit mis en place, une réforme constitutionnelle est nécessaire et cette dernière nécessite le soutien d'une majorité de parlementaires (les deux tiers). "La loi actuelle ouvre aux ressortissants de l’Union Européenne le droit de vote aux élections municipales et européennes se déroulant en France, mais cela ne concerne pas les résidents étrangers issus de pays n’appartenant pas à l’Union Européenne", rappelle Harris Interactive.
Un soutien marqué à gauche
"Le soutien à l’extension du droit de vote des résidents étrangers aux élections locales progresse parmi presque toutes les catégories de population", note l'institut de sondage dans le communiqué qui annoncé les résultats. "Malgré une baisse chez les 18-24 ans (64%, -8 points), les Français les plus jeunes y restent sensiblement plus favorable que les plus de 65 ans (41%, +1 point). Enfin la mesure reste nettement plus soutenue par les sympathisants de gauche (77%) que ceux de droite (43%), même si l’écart se resserre légèrement."