“A 2 mm près, l'œil était crevé": l'inquiétude grandit concernant les violences dans le foot amateur

La ligue régionale de Nouvelle-Aquitaine en appelle au préfet pour faire cesser les violences sur et aux abords des terrains de foot. "Pas une semaine sans des agressions physiques et/ou verbales", est-il écrit dans un communiqué publié jeudi.
L'instance demande une "grande concertation régionale" à ce sujet, après plusieurs incidents récents qui semblent se multiplier sur l'ensemble du territoire.
Fin février à Libourne, à l'occasion d'un match de coupe de Gironde, l'équipe féminine des moins de 18 ans affronte à domicile l'US Cenon. Les insultes fusent, jusqu'au coup de sifflet final après lequel tout à dégénéré comme le raconte l'entraîneur Martial Moura.
“Trois filles de l’équipe qui ont foncé sur ma gardienne. Elles lui ont mis des coups-de-poing. Je n’ai jamais vu ça en sept ans en étant éducateur”, confie-t-il, alors que les images sont impressionnantes.
"Sidération totale"
Dimanche 2 mars, Gradignan accueillait le RC Chambéry. Une faute, un coup-de-poing, puis une trentaine de spectateurs locaux déferlent sur la pelouse. “Certains ont leurs clés serrées dans leurs doigts pour blesser mes joueurs !” s'insurge encore Guillaume Latrille, président du RC Chambéry.
“A 2-3 millimètres, notre joueur avait un œil crevé. Puis j’ai eu des supporters de mon club qui ont été pris en chasse par des personnes armées de clef à molette. Il y a une sidération totale”, assure-t-il.
Si son joueur touché à l'œil semble tiré d'affaire, l'entraîneur attend du concret. “On veut des réponses pénales très fortes. Il faut que les forces de l’ordre puissent venir sur des matchs à risque pour tranquilliser les matchs. Que les instances puissent référencer les clubs où il y a des potentiels problématiques de violences”, ajoute-t-il.
"Il faut que ça s'arrête", insiste un autre entraîneur du club qui craint que le foot soit considéré "comme un sport de voyous".