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Contre les violences dans le foot amateur, des arbitres équipés de caméras: "C'est de la dissuasion"

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Face aux violences en hausse, les arbitres de football amateur dans le district du Grand Vaucluse vont être équipés de caméras GoPro. Une méthode qui vise à dissuader les joueurs de football de s'en prendre aux arbitres.

Insultes, menaces de mort, passages à tabac, les violences dans le foot amateur sont en hausse. Dans le Vaucluse, les affaires disciplinaires concernant des bagarres, des matchs interrompus ou arrêtés, ont augmenté de 120% en 2023 par rapport à l'année passée.

Pour tenter d'endiguer cette vague de violences, les arbitres du département vont être équipés de caméras GoPro. "C'est déjà utilisé dans le district de la Loire, il y a de bons résultats donc on a investi dans dix caméras GoPro pour équiper au moins dix arbitres chaque week-end et couvrir 30 matchs le week-end", explique Christophe Benoît, le président du district du Grand Vaucluse, dans Charles Matin ce lundi sur RMC et RMC Story

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Des tests positifs

Cette caméra fixée au torse de l'arbitre doit permettre de capter l'image et le son environnant. "C'est à l'image des policiers qui en sont équipés et dont on remet parfois en cause le témoignage. Le film pourra être retransmis en commission de discipline, même si le but ultime, c'est la prévention, car on pense que les joueurs vont agir différemment face à une caméra", poursuit Christophe Benoît.

Après quatre rencontres tests, le président du district du Grand Vaucluse l'assure, certains joueurs ont reconnu avoir un comportement différent, se sachant filmés.

Une initiative qui ravit les arbitres. "Tout ce qui peut les aider à bien arbitrer et prendre du plaisir en arbitrant et en mettant de côté ce qui est contestation ou insulte, ça les satisfait", assure Christophe Benoît, qui veut renforcer la formation des arbitres.

Les parents de joueurs aussi auteurs de violences

Les violences dans le foot amateur émanent de tous et touchent toutes les catégories. "On les constate partout, chez les seniors bien sûr mais aussi chez les jeunes, les féminines", se désole le dirigeant.

Les violences sont en hausse chez les parents aussi, avec le "projet Mbappé", quand ils pensent que leur enfant est le futur Kylian Mbappé, une pépite destinée à être une star du football mondial à l'avenir. "Ils s'en prennent à leurs propres entraîneurs qu'ils accusent de ne pas avoir donné le temps de jeu suffisant à leur enfant", déplore le président du district du Grand Vaucluse.

Les affaires de violences sont quasi-quotidiennes: "Pour un match sans enjeu, j'ai été agressé" raconte aux Grandes Gueules Florian, arbitre de district. "J'ai mis un premier carton jaune a un joueur énervé puis un rouge parce qu'il m'insultait 10 minutes avant la fin du match", se souvient-il. "En quittant le terrain, il a fait demi-tour et m'a mis un énorme coup de pied dans le ventre", ajoute Florian.

Après l'agression, les dirigeants demandent que la rencontre se poursuive avant que l'arbitre n'arrête tout. L'agresseur de Florian est suspendu 4 ans et l'arbitre amateur reçoit 150 euros d'indemnisation pour son arrêt de travail.

"Les éducateurs se sont fait insulter et cracher dessus pendant tous le match"

Mais plusieurs années après, rien n'a changé visiblement. Ce week-end, ce sont des jeunes supporters du club de Massy qui se sont filmés dégradant le minibus de l'équipe de Linas-Monthléry lors de ce derby de l'Essonne: "Les éducateurs se sont fait insulter et cracher dessus pendant tous le match", raconte le président du club de Linas Monthléry aux Grandes Gueules. "Il y avait des coups sur la cabane des entraîneurs, les joueurs se faisaient jeter de l’eau dessus", ajoute-t-il.

"D’après les témoignages que j’ai recueillis, avec ces jeunes de Massy impliqués dans la dégradation du bus, il y avait des éducateurs avec eux pendant le match autour du terrain. Ce sont des jeunes connus du coin et qui sont sûrement licenciés au club", croit-il savoir.

Guillaume Dussourt Journaliste BFMTV-RMC