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A Lesbos, "on est descendu du zodiac, la police nous a embarqués", témoigne un réfugié

Des réfugiés arrivent sur l'île grecque de Lesbos. (Photo d'illustration)

Des réfugiés arrivent sur l'île grecque de Lesbos. (Photo d'illustration) - AFP

REPORTAGE – C'est à Lesbos, petite île touristique grecque située à quelques kilomètres seulement des côtes turques, qu'a été installé mi-octobre le premier centre d’identification et d’enregistrement des réfugiés, appelé "Hot Spot". RMC s'est rendue là-bas, pour savoir dans quelles conditions les migrants y étaient accueillis.

La Turquie est prête à ouvrir ses portes aux réfugiés syriens, alors qu'ils sont des dizaines de milliers à se presser en ce moment dans le nord de la Syrie, dans l'espoir de passer la frontière. Leur situation humanitaire est de plus en plus "désespérée" d'après Médecins Sans Frontières (MSF).

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé, dimanche, qu'il laisserait entrer ces réfugiés, mais sans préciser quand. Des réfugiés qui passeront sans doute en Grèce, après avoir franchi la frontière.

A Lesbos, petite île touristique grecque située à quelques kilomètres seulement des côtes turques, des centaines de milliers de réfugiés qui fuient la guerre sont déjà arrivés, avant de reprendre la route des Balkans pour rejoindre le Nord de l’Europe. 

"Ils ont pris mes empreintes digitales"

Mi-octobre, c'est là qu'a été installé le premier centre d’identification et d’enregistrement des réfugiés, appelé "Hot Spot". RMC s'est rendue à Lesbos, pour savoir quelle est la situation des réfugiés qui arrivent à Lesbos aujourd’hui. Livrés à eux-mêmes pendant des mois, les réfugiés qui arrivent sur l'île des Cyclades sont pris en charge par les autorités dès leur arrivée sur les plages. Hewad a 25 ans, il a fui l’Afghanistan.

"On est descendu du zodiac, la police nous a embarqués et conduits en bus jusqu’ici", raconte-t-il à RMC.

Ici c’est le "Hot Spot" de l’île, le centre d’enregistrement et d’identification. Une longue file de réfugiés trempés et exténués attendent devant des préfabriqués installés au milieu des oliviers, à quelques kilomètres du port.

"Ils ont pris mes empreintes digitales, ma photo et ils m’ont donné un papier disant que je suis réfugié afghan et que je peux aller en Macédoine", poursuit Hewad.

Beaucoup moins d'arrivées

Syriens, Irakiens et Afghans obtiennent facilement un laissez-passer. Les autres sont pour le moment condamnés à rester sur place. Objectif: décourager en amont les migrants dits économiques. Iasonas vient en aide aux réfugiés sur les plages.

"En octobre ou novembre, une centaine d’embarcations arrivaient tous les jours depuis la Turquie", explique-t-elle. "Aujourd’hui, avec ces nouvelles mesures, on en a trois ou quatre. Les autres se déportent sur d’autres îles, un peu plus loin. Ils essaient d’échapper aux contrôles de la police aux frontières ici".

Les autorités grecques demandent aujourd’hui à l’Europe d’affréter des bateaux pour expulser les migrants dits économiques vers la Turquie.

C. P. avec Amélie Rosique