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Société

Rennes: la multiplication de manifestations de plus en plus violentes inquiète les commerçants

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De nouvelles mobilisations contre la réforme des retraites sont prévues ce mercredi et notamment à Rennes, où près de 2.000 pêcheurs manifesteront aussi. Dans la ville bretonne, on s'inquiète de la multiplication de ces rassemblements parfois violents.

On n'avait pas ou peu parlé de cette profession depuis le début de la séquence autour de la réforme des retraites. 2.000 pêcheurs de toute la France se réunissent ce mercredi matin à Rennes. Pêcheurs artisans, mareyeurs, ostréiculteurs… Ils veulent dénoncer les difficultés croissantes qu’ils rencontrent, que ce soient les difficultés économiques mais aussi la pression administrative et la multiplication des contrôles.

Un rassemblement redouté dans une ville qui ne connaît pas de jour sans manifestation depuis l'annonce du 49.3. Des manifestations qui se multiplient, et se radicalisent aussi.

De quoi inquiéter les commerçants de la ville. Ici, certaines enseignes sont entièrement barricadées. Certains pour se protéger, d’autres parce qu’ils ont déjà vu leurs vitres voler en éclats. Daniel condamne ces actes.

"Je dis que la violence n’est pas légitime. Il faut éliminer ceux qui sont vraiment des casseurs”, indique-t-il.

Annick, rennaise et anti-réforme, se montre moins sévère avec ces dégradations. “Je ne cautionne pas du tout, mais je peux comprendre quelques fois quand on est en colère”, confie-t-elle.

Des commerçants épuisés, des policiers affaiblis

Des manifestations chaque soir de plus en plus sauvages. Et celles-ci inquiètent les commerçants de l’hyper-centre. Elizabeth, gérante d’une boutique de lingerie, est encore choquée.

“Il y a de l’épuisement, de la lassitude, on n'en peut plus. On a vu des groupes casser, s’acharner sur les vitrines du Balthazar en face. C’est vraiment insupportable. Le matin, je me dis qu’est ce qui s’est passé? Comment on va trouver le magasin? C’est quand même très angoissant”, indique-t-elle.

Et les forces de l’ordre aussi commencent à faiblir face à la multiplication des manifestations, avoue David Leveau, d’Unité SGP Police à Rennes. “Ce sont des hommes et des femmes, des êtres humains derrière les uniformes et la fatigue se fait sentir. C’est ultra-difficile."

Dès ce mercredi matin, les policiers vont être de nouveau sur le pont pour encadrer la manifestation des pêcheurs avec la crainte que des éléments perturbateurs les rejoignent.

Mahauld Becker-Granier avec Guillaume Descours