Absurde mais symbolique: pourquoi ce maire prend un arrêté pour interdire les catastrophes naturelles

Un arrêté municipal pour interdire les catastrophes naturelles. À Breil-sur-Roya, une commune de 2400 habitants dans le sud de la France, la ville avait été durement touchée en 2020 par la tempête Alex qui a représenté un coût de 10 millions d'euros de dégâts sur les biens assurés.
Mais en juin cette année, l'assureur de la commune a décidé de résilier tous les contrats pour l'année 2025. Les bâtiments de la commune ne sont donc plus assurés depuis le 1er janvier, au grand dam du maire qui a voulu faire passer un message.
Depuis six mois, la commune tente tout pour trouver un nouvel assureur. Marché public, démarchage d'autres compagnies... elle a même saisi le tribunal administratif pour forcer l'ancien assureur à reprendre le contrat. Mais pour l'instant aucune solution. Alors le maire Sébastien Olharan a pris un arrêté radical.
“Je me suis dit en fait, tout ce que je peux faire aujourd’hui, c’est espérer qu’il n’y ait pas une nouvelle catastrophe naturelle ou un sinistre quel qu'il soit sur un des bâtiments. Et je me suis dit qu’à défaut de l’espérer, j’allais essayer de l’interdire”, pointe-t-il.
Un arrêté envoyé à Emmanuel Macron et François Bayrou
Dans le détail, l'arrêté interdit donc les incendies, les inondations, mais aussi la neige et les vents violents... Le maire le qualifie lui-même d'absurde, mais c'était un moyen pour lui de donner l'alerte.
“Les biens publics, c'est le patrimoine de tout le monde, de tous les citoyens qui est payé avec l’impôt des contribuables. Comment peut-on accepter qu’ils puissent ne pas être couverts en cas de sinistre?”, questionne-t-il.
Sébastien Olharan compte envoyer son arrêté au président de la République et au Premier ministre. Il espère que la loi évolue par exemple en créant un système d'assurance des communes financé par des fonds publics.