Affaire Alexis Kohler: pourquoi l'enquête est-elle relancée?
Après un classement sans suite du parquet national financier (PNF), l'association anti-corruption Anticor avait déposé une plainte avec constitution de partie civile dans l'affaire Alexis Kohler lié à MSC. Cette plainte a débouché mardi sur l'ouverture d'une information judiciaire visant le secrétaire général de l'Elysée, comme l'a révélé Mediapart.
Cette relance des investigations porte sur des soupçons de "prise illégale d'intérêts", "trafic d'influence" et "défaut de déclaration à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique".
Une lettre d'Emmanuel Macron fait polémique
L'affaire était née après la publication en 2018 de plusieurs articles de Mediapart mettant en avant les liens familiaux et professionnels étroits entre le n°2 de l'Elysée, passé par des cabinets ministériels à Bercy, et l'armateur italo-suisse, fondé et dirigé par les cousins de sa mère, la famille Aponte.
Une "note personnelle" rédigée par Emmanuel Macron pour son collaborateur fait aujourd'hui polémique. Dans ce document, versé à la procédure et dont l'existence a été récemment révélée par Anticor, le président assure que M. Kohler n'est jamais intervenu, au moment où il était son directeur de cabinet à Bercy, dans des dossiers liés à MSC.
"D'évidence, ce courrier a été écrit pour influencer une enquête préliminaire dont les conclusions avaient déjà été rendues", estime Elise Van Beneden, présidente d'Anticor, dans un entretien à Libération.
L'avis des GG
Mourad Boudjellal: "Ce n’est pas le meilleur dossier de Mediapart. C’est un simple témoignage, pas une recommandation de classer le dossier. Il a le droit de dire qu’à sa connaissance il s’est toujours bien tenu. Mediapart fait souvent un boulot de qualité on ne peut pas dire le contraire, pas sur ce dossier."
Olivier Truchot: "Le problème c’est que Mediapart nous survend toujours des affaires d’Etat"
Zohra Bitan: "Depuis le début l’opposition est pitoyable. Mediapart c’est l’opposition. Ils sortent un truc comme ça, ça va pas aller loin, mais il empilent pour créer une atmosphère dégueulasse. Il n’y a plus d’objectivité, on parle de camp à camp. A force de vouloir produire pour produire ils vont aussi se perdre."
Johnny Blanc: "Sur les éléments fournis il n’y a rien qui laisse penser qu’il puisse y avoir des conflits d’intérêts."