Arrestation d'Eric Drouet: "Ça a été très violent"
Il avait appelé à manifester à Paris mercredi. Eric Drouet a été interpellé et placé en garde à vue mercredi soir pour la deuxième fois de la semaine. Devenu l'une des figures du mouvement des "gilets jaunes", il faisait partie d'un groupe de quelques dizaines de personnes qui se dirigeait vers les Champs Elysées pour manifester selon la préfecture de police.
Les "gilets jaunes" affirment, eux qu'ils étaient venus déposer des bougies sur la place de la Concorde en hommage aux morts et aux blessés depuis le début de leur mouvement, avant de se diriger vers la Madeleine.
"On était tous très choqués"
Sophie était à proximité de la place de la Madeleine ce mercredi soir avec quelques dizaines d'autres personnes. Tous ont répondu à l'appel d'Eric Drouet à venir manifester sur les Champs-Elysées quand les sirènes des cars de CRS retentissent:
"Ça a été très rapide, les policiers nous ont encerclés, ça a été très violent parce qu'ils ont voulu à tout prix récupérer Eric Drouet. Deux personnes ont fait des malaises, des gens se sont pris des coups par les CRS. On était tous très choqués de voir à quel point on n'est plus libres en France".
"Eric Drouet est devenu un dissident politique"
Dès qu'il a appris cette interpellation, Mohammed a enfourché son vélo, pour être au plus près de ses camarades de lutte, il est révolté par l'arrestation d'Eric Drouet:
"Très clairement, je pense qu'Eric Drouet est la personne la plus dangereuse pour le pouvoir à l'heure actuelle, en tout cas elle est traitée comme telle par un dispositif policier disproportionné. C'est très grave ce qui se passe. Depuis la semaine dernière, Eric Drouet est devenu un dissident politique".
Eric Drouet avait été placé sous contrôle judiciaire le 23 décembre après avoir été arrêté en possession d'un bâton. Il est d'ores et déjà convoqué devant le tribunal correctionnel le 5 juin prochain pour port d'arme prohibé de de catégorie D et participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations.
Dans un tweet, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé un "abus de pouvoir" d'"une police politique qui cible et harcèle les animateurs des gilets jaunes", avant de s'interroger sur le motif de cette interpellation.