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“Au 30 novembre 2024, on était à près de 1.500 faits d'antisémitisme" en France, annonce Aurore Bergé

Aurore Bergé, ministre chargée de l'Égalité femmes-hommes, le 24 décembre 2024

Aurore Bergé, ministre chargée de l'Égalité femmes-hommes, le 24 décembre 2024 - Anna KURTH / AFP

La ministre déléguée à l'égalité entre les Femmes et les Hommes et en charge de la lutte contre les discriminations, Aurore Bergé, a annoncé ce dimanche que le nombre de faits d'antisémitisme recensés en France en 2024 devrait approcher celui comptabilisé l'année précédente, qui marquait une très forte hausse.

Le nombre de faits d'antisémitisme recensés en France en 2024 devrait approcher celui comptabilisé l'année précédente, qui marquait une très forte hausse, a affirmé la ministre de la Lutte contre les discriminations Aurore Bergé, souhaitant que ceux commis à "l'université et les grandes écoles" soient pris en compte.

"L'augmentation des faits d'antisémitisme est assez spectaculaire (...), aujourd'hui les chiffres que j'ai au 30 novembre, on était à près de 1.500 faits d'antisémitisme", a-t-elle déclaré dimanche dans un entretien à Europe 1/Les Echos/CNews, précisant les chiffres globaux pour 2024 seront publiés par le ministère de l'Intérieur.

Selon Aurore Bergé, "la plupart de ces faits, ce n'est pas juste du registre de l'insulte, ce sont des faits d'atteintes directement aux personnes, soit parce qu'elles sont juives, soit parce qu'on pense qu'elles le sont".

Le nombre de faits antisémites multiplié par 4 sur un an

Selon ses services, les atteintes à la personnes représentent 63% des faits recensés. En 2023, selon les données du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) communiquées en janvier, le nombre de faits antisémites recensés dans le pays avait été multiplié par quatre sur un an, avec 1.676 cas.

"Parce que maintenant, le simple fait de défendre des positions claires, républicaines, de rappeler que le 7 octobre, ce sont d'abord des attentats terroristes perpétrés par le Hamas, de soutenir tout simplement les familles d'otages (...) fait de vous une cible potentielle d'attaques antisémites", a affirmé la ministre.

Aurore Bergé a confirmé la relance des assises de lutte contre l'antisémitisme, qui avaient été lancées en mai l'an dernier, avec un premier rendez-vous fixé, selon son ministère, au "13 février prochain, qui marque la date anniversaire de la mort d'Ilan Halimi" en 2006.

Elle a estimé que le "chantier prioritaire" était celui de "l'université". Evoquant des "faits absolument intolérables et insupportables", "insultes", "tentatives d'intimidations", rapportés "quasiment au quotidien dans les universités ou dans des grandes écoles", elle a affirmé: "J'entends qu'ils puissent être comptabilisés".

Parlant d'étudiants "empêchés d'aller en cours" ou "qui vont entendre scander juste à côté d'eux des slogans absolument insupportables", et du "sentiment de solitude absolue", elle a pointé un "manque de courage des autres étudiants".

Disant déplorer qu'"après des attentats terribles le 7 octobre dernier, au lieu d'avoir une vague de soutien, on a une vague d'antisémitisme", elle a estimé qu'"aujourd'hui on met une cible dans le dos à chaque Français juif, parce qu'on considère qu'il serait co-responsable de la situation humanitaire à Gaza".

C.A avec AFP