Avortement: un référendum pour faire évoluer les droits des femmes en Irlande
Elles sont européennes, vivent à un millier de kilomètres de Paris, mais n’ont pas les mêmes droits. Les femmes irlandaises sont encore et toujours contraintes de se rendre à l’étranger pour avorter. Mais cela pourrait changer: un référendum sur l’avortement est organisé le 25 mai prochain.
Et c’est loin d’être un petit sujet puisqu’il s’agira de changer la constitution en Irlande et supprimer ce huitième amendement qui reconnaît le droit égal à la vie de la mère et de l’enfant à naître. Un amendement approuvé en 1983 et qui rend, de fait, impossible pour tout gouvernement de légiférer sur l’interruption volontaire de grossesse.
Le chef de l’Etat actuel, qui s’était déclaré pro-vie lors de sa campagne, se dit finalement favorable à une évolution de la législation. C’est lui qui a proposé ce référendum. La question sera simple: faut-il supprimer de la constitution l’interdiction de l’avortement ?
Si le oui l’emporte, les Irlandaises seront autorisées à avorter jusqu’à la douzième semaine de grossesse, comme en France. Deux partis de gauche irlandais ont appelé à voter oui. Le parti conservateur, deuxième puissance politique du pays, s’abstient de consigne de vote.
Le résultat s’annonce très serré. Le dernier sondage Ipsos donne le "oui" vainqueur à une courte majorité de 56%.
Facebook comme juge de paix?
Mais tout peut encore basculer d’ici le 25 mai, d'autant que l’on craint l’influence de pays étrangers sur les réseaux sociaux. Depuis le scandale Cambridge Analytica, les soupçons se portent sur Facebook à chaque campagne électorale.
Cette fois, le réseau social promet de protéger ce vote des influences extérieures. Facebook a organisé des réunions avec des partisans du "oui" et du "non" et avec une association qui milite pour la transparence en politique en Irlande. En est ressorti un engagement: Facebook interdira les publicités liées au référendum si elles émanent d’annonceurs étrangers.
D’autres systèmes de protection sont déployés: détection de faux comptes, suppression des articles relayant des fake news... Tout est donc fait pour éviter d’influencer le vote en Irlande. Et ces mesures, promet Facebook, seront désormais appliquées à chaque campagne électorale dans les pays qui le souhaitent.