Baisse de la natalité: comprenez-vous le non-désir d'enfant?
Les Français font de moins en moins d'enfants. C'est l'un des enseignements tirés de la dernière étude de l'INSEE. 760.000 enfants sont nés l'année dernière (-2.1% en un an), soit la troisième année de baisse consécutive. En moyenne une femme a eu 1.88 enfants en 2017 contre 1.92 en 2016. La France reste, toutefois, championne d'Europe de la natalité avec l'Irlande.
Mais comment expliquer ce recul? L'INSEE, elle-même, évoque plusieurs pistes: un mouvement de fond qui va se confirmer à l'avenir ou la conjoncture, lié au "contexte de crise économique" et dans ce cas la natalité reprendrait avec la baisse du chômage.
"Les enfants, ça coûte une blinde"
Freins, économiques, professionnels ou personnels, pour de jeunes couples faire un enfant ou un deuxième enfant est un vrai changement à tous les niveaux avec parfois un risque pour sa carrière... Sandrine, auditrice de RMC, fait partie des "child free": elle revendique son droit à ne pas avoir d'enfant. Un droit qui n'est pas accepté, d'après elle:
"Je n'ai jamais été attiré par la maternité. Les enfants, ça coûte une blinde et je n'ai pas les moyens d'assumer un enfant financièrement. Mon choix est mal accepté car nous sommes dans une société très nataliste. Pour la majorité des gens, une femme doit faire des enfants. Une femme n'est pas femme si elle n'a pas fait d'enfant. Le nombre de fois où j'ai entendu: 'Mais tu sers à quoi si tu fais pas d'enfant?', 'Mais tu ne seras jamais heureuse'. Non, désolée, je ne comprends pas qu'on puisse associer la maternité à la féminité"
"Certains ne sont pas faits pour être parents et ont gâché la vie de leurs enfants"
Selon le professeur Robert Neuburger, psychiatre principalement pour les couples, le non-désir d'enfant est loin d'être majoritaire, mais dans son cabinet, le phénomène prend de l'ampleur:
"Un couple m'a sorti un jour qu'ils n'avait pas voulu d'enfant de peur que cela "pollue" leur couple. Un terme vraiment très exagéré. Un couple ne peut pas continuer à exister de façon virtuelle: il a besoin d'avoir une vie commune, des intérêts communs et, ça, c'est quelque chose d'extrêmement difficile dans le contexte contemporain".
Michaël, auditeur de RMC, lui explique, qu'il s'en porte "très bien".
"Je n'ai pas d'enfant. Mais ça ne veut pas dire que je n'aime pas les enfants. On est dans une société où quand il y a quelques différences, ça forcément, ça choque. Mais depuis petit, à l'âge de 8-10 ans, je savais que je n'avais pas l'âme paternelle. Ca prend du temps, de l'argent. Mais je dis bravo à ceux qui veulent avoir des bébés parce qu'il faut être patient, il faut avoir un mental. J'aime les enfants, mais je déteste le gaspillage. Certains ne sont pas faits pour être parents et ont gâché la vie de leurs enfants et ça, ça m'énerve".