Bénévolat - Le congé engagement entre en application: "ça va me permettre de donner encore plus"

Arthur est chef au sein de la troupe des Scouts et Guides de France (image d'illustration) - KENZO TRIBOUILLARD / AFP
Arthur Labat, 30 ans, juriste en entreprise et chef scout à Chantilly (Oise):
"Je suis juriste depuis plus de quatre ans dans une entreprise et à côté de cela, ça fait plus de vingt ans que je suis dans le monde du scoutisme, dont neuf en tant que chef, animateur et encadrant. Plus précisément, je suis membre des Scouts et Guides de France du groupe de Chantilly. Dans ce groupe de 120 personnes, jeunes et encadrants compris, je suis chef, avec trois autres personnes, de la branche 14-17 ans, soit 32 jeunes.
Aujourd'hui, j'ai pour mission principale d'encadrer ces jeunes. J'ai pour objectif d'en faire des citoyens heureux, utiles et actifs et de les aider à grandir. Ça, ça prend la forme de réunions, de week-end, de camps… Avant la mise en place du congé engagement, je posais beaucoup de mes congés, près de 80% de mes vacances, pour ces missions de scoutisme, que ce soit pour les camps d'été, des week-end, des journées de formation… Ce temps de vacances, je le prenais avec plaisir pour les scouts. Mais ce nouveau congé va me permettre soit de prendre des vacances pour moi, ce qui n'est pas ma priorité aujourd'hui, soit de repartir en camp avec d'autres, de repartir en tant que formateur sur des actions de formation. Donc de donner encore plus.
"Je prends mon congé engagement pour partir en camp"
Plus précisément, je compte prendre ce congé engagement cet été car nous avons un gros projet de camp. Les jeunes ont en effet décidé de faire un camp en lien avec la situation des migrants, des réfugiés. Parce qu'on entend beaucoup de choses sur les réfugiés, les jeunes ont donc souhaité découvrir la réalité. On espère que ça les mènera vers une plus grande ouverture d'esprit. Mais tout cela nécessite beaucoup de travail. A l'heure actuelle, nous sommes en train de contacter des associations pour savoir où nous pouvons être utiles, en France ou à l'étranger. On envisage même de partir en Grèce… Or, mon entreprise ferme les trois premières semaines d'août et le camp devrait se dérouler les deux dernières semaines d'août.
Il va donc falloir que je prenne un mois de vacances. Et si je peux passer les six derniers jours sur du congé engagement, ça me permet de prendre un ou deux jours après pour me reposer. Car un camp scout ça fatigue. Ou alors, je peux garder ces jours-là pour une autre activité liée au scoutisme: formations, préparation à des week-end, etc.
"Ce dispositif existant, je compte l'utiliser le temps que durera mon bénévolat"
Du coup, j'ai présenté mon projet de congé engagement à mon entreprise au mois de février. Celle-ci est obligée d'accepter. Toutefois, elle n'est pas obligée de maintenir ma rémunération durant cette période de six jours d'absence. Je les ai recontactés il y a une semaine pour connaître les démarches à suivre, les documents à fournir, etc. Car, comme c'est nouveau et que l'information n'a pas encore beaucoup circulé, les entreprises ne sont pas forcément au courant de la marche à suivre. Moi, c'est parce que je suis chef et que j'ai des fonctions d'encadrement et de direction que je peux bénéficier de ce nouveau congé.
Sur le fond, je pense que cette mesure de congé engagement, de congé solidaire est vraiment bonne, notamment dans son côté fractionnable. En effet, je ne suis pas obligé de prendre les six jours consécutivement mais je peux poser une journée ou une demi-journée pour aller faire une reconnaissance de camp ou autre. Avant je faisais ça sur mes congés personnels, dorénavant je peux le faire par ce nouveau biais. Ce n'est pas parce qu'on n'est pas payé que ça ne vaut rien, que ce n'est pas une vraie activité. Et ça, je suis quand même content que l'Etat le reconnaisse pour tous les bénévoles. Personnellement, ce dispositif existant, je compte l'utiliser le temps que durera mon bénévolat."
Plus d'informations sur le congé engagement ici