"Bloquons tout" le 10 septembre: "LFI et le RN ne sont pas les bienvenus"

"Bloquons tout", ce mouvement né sur les réseaux sociaux qui appelle à paralyser le pays le 10 septembre, ne veut toujours pas de récupéreation politique, malgré le soutien de la gauche et de certains syndicats.
Ils sont plus de 8.000 à être sur le canal Telegram "Indignons-nous". On peut y lire: "Ce qu'on veut, c'est faire tomber toute la 5e république!" Messages, affiches mais aussi des montage vidéos ponctuent le fil de discussion. "Le pouvoir n’écoute que quand le peuple se lève. Le 10 septembre, c’est la rue qui parle", clame une voix issue de l'intelligence artificielle. Débat politiques, actions régionales, matériels requis : il existe un onglet pour tout.
"Extrême gauche, extrême gauche et complotisme"
"Il y a des profils plutôt d’extrême droite et d’autres plutôt d’extrême gauche", analyse dans Le Parisien Tristan Mendès France, maître de conférences associé à l’université Paris-Cité, spécialisé dans les cultures numériques, qui souligne aussi la présence de " des profils plutôt complotistes".
"C’est un mouvement qui se veut politique mais contre les politiques institutionnalisés", explique Yann Fontaine, membre du groupe Facebook Berry Révolté
Sur Facebook également, un groupe rassemble plus de 21 000 utilisateurs. Sans compter les communautés locales : à Chateauroux, dans l'Indre, Yann Fontaine est l'un des instigateurs du groupe Berry Révolté. "Nous rejetons les antennes syndicales. Le RN et LFI ne sont pas du tout à l’origine de ce mouvement et ne sont pas les bienvenus. Nous pensons que ce sont des oppositions fictives", dit-il auprès de RMC. "Le mouvement se veut politique mais contre les politiques institutionnalisés."
À Châteauroux, un rassemblement est prévu devant le centre de l’Urssaf, désigné par les manifestants comme symbole de " l’enfer fiscal". Beaucoup se retrouvent en effet dans le concept de "Nicolas", ce prénom utilisé sur les réseaux pour symboliser ce Français de la classe moyenne qui serait matraqué fiscalement.
"Nicolas qui paie"
Également dans le viseur, le versement des aides sociales mais aussi certaines dépenses des collectivités. Les 44 milliards d'euros d'économies voulues par le gouvernement de François Bayrou - dont la suppression de 2 jours fériés - ont achevé de transformer cette colère numérique en appel à la mobilisation.
Sauf que l'appel de la gauche et de certains syndicats - certains attendent encore de se prononcer comme la CGT - refroidit certains qui étaient prêt à se mobiliser. "De base, le #10septembre ça devait être la révolte des Nicolas.. Puis la gauche et les syndicats ont récupéré le mouvement.. Hors de question de manifester avec des Black Blocs, des drapeaux palestiniens et ceux qui veulent toujours plus nous taxer", peut-on lire sur un post X.
"Hors de question que je participe", tacle cet ancien gilet jaune
"C'est hors de question que je participe à ce mouvement", pestait la semaine dernière Luc, électricien et ancien gilet jaune revendiqué, au micro des Grandes Gueules. "Ce n'est même pas commencé que c'est déjà récupéré par LFI et tous ces gens-là", déplorait-il.
"Je comprends leur réticence. On ne va pas demander aux gens qui se mobilisent d'être d'accord avec LFI", promet de son côté le coordinateur de LFI Manuel Bompard. "Nous ne sommes pas mal à l'aise avec l'idée qu'une partie des choses nous échappe", promet même le député Paul Vannier, cadre du mouvement de gauche radicale.