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“C’est dur”: à Lyon, des femmes et enfants mis à la rue, la prise en charge de l’hébergement d’urgence critiquée

La main d'un bébé d'un mois, à Lyon (Rhône) fin août 2024.

La main d'un bébé d'un mois, à Lyon (Rhône) fin août 2024. - BFM Lyon

À Lyon, début août, Mabinty s'est retrouvée à la rue avec ses cinq enfants, dont un bébé de 15 jours. Le Samu social alerte et s'inquiète.

Des femmes et leur bébé, sans abris, dans les rues de Lyon et de sa métropole. Depuis cet été, de jeunes bébés se retrouvent dehors, sans toit, avec leur mère, faute d'hébergement d'accueil. Selon les informations de BFM Lyon, il y a en ce moment huit enfants de moins d'une semaine dans la rue. Le Samu social de Lyon alerte et s'inquiète.

“Quand on m’a dit que je devais quitter l’hôtel, j’ai pleuré"

La préfecture et la Métropole de Lyon ont durci les conditions pour avoir accès à un logement d'urgence, laissant ces mères désarmées. Seule aide: les associations. Né le 11 juillet dernier, Abdoulkader a vécu ses premiers jours à l'hôtel, avec sa mère Mabinty. Mais au bout de deux semaines, la Métropole de Lyon cesse de payer, laissant la mère et le nouveau-né à la rue.

“Quand on m’a dit que je devais quitter l’hôtel, j’ai pleuré. Je ne savais pas où aller”, témoigne la maman de 34 ans au micro de BFM Lyon.

Sans solution, Mabinty se retrouve dehors, son bébé dans les bras, en plein été. “C’était trop dur. Il avait chaud, il pleurait…”. Aujourd'hui une association lui a trouvé un hébergement chez un bénévole, mais elle n'aura plus de solution à partir de septembre.

Le journal de 8h - 23/08
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10:02

Un plan d'urgence?

Pourtant, selon la loi, toute personne en situation de détresse médicale, psychique ou sociale a accès au dispositif d'hébergement d'urgence. Mais face au manque de logement, deux décisions ont été prises, ce qui a fait exploser le système, selon Maud Bigot, directrice opérationnelle du Samu Social Alynea.

“La première, c’est la préfecture du Rhône qui a demandé un critère de vulnérabilité supplémentaire. Et la deuxième, c’est la décision de la métropole, de ne plus prendre en charge des femmes enceinte de plus de six mois et des femmes seules avec des enfants de moins de trois ans”.

Au début de l'été, 361 enfants dormaient à la rue dans l'agglomération, dont 19 bébés. La métropole de Lyon et la préfecture justifient leur décision par des raisons budgétaires. Le Samu Social leur a écrit. Ils attendent une réponse.

Courant juillet, la métropole de Lyon avait décidé de suspendre temporairement la mise à l'abri des personnes à la rue pour dénoncer "l'inaction de l'État". La préfecture du Rhône estime prendre sa part en rappelant qu'elle héberge ou loge 24.000 personnes et finance des places auprès de partenaires.

Craignant que la situation n'empire davantage, les associations espèrent un plan d'urgence et demandent à l'état et à la métropole de revenir sur leur décision.

Ameline Lavechin avec BFM Lyon