"C'est un enfer": ils passent leurs nuits dans leur hall d'immeuble pour éviter d'être squattés
Des habitants exaspérés se rebellent. Un mois après Marseille, c'est à Pantin, au nord de Paris, qu'un groupe d'habitants a décidé de défendre son immeuble. Depuis l'été dernier et de manière encore plus massive depuis le mois d'octobre, des dizaines de jeunes squattent un bâtiment de neuf étages pendant la nuit. Les 38 familles de résidents ont tenté d'alerter la mairie et la préfecture, sans réponse.
Les habitants ont décidé de se mobiliser après une altercation verbale entre une habitante et un squatteur. Alors, depuis dix jours, ils agissent pour éviter que leur immeuble ne soit squatté et ils passent la nuit ensemble, dans le petit hall d'entrée.
"On retrouvait du protoxyde d'azote, des préservatifs usagés, de l'urine et des excréments dans les escaliers"
Chaque soir, c'est le même rituel: installation de tables, de chaises... On sort des biscuits, des boissons, stockés dans les boîtes aux lettres. "On est au minimum cinq, ça peut monter jusqu'à une dizaine de personnes", nous explique une habitante.
"On ne dort plus, on fait des rondes de 17h à 5h du matin", souffle Mehdi.
Car c'est en effet la seule solution trouvée par lui et les autres habitants pour empêcher des squatteurs de venir faire la fête dans les parties communes de l'immeuble.
"Le matin, on retrouvait du protoxyde d'azote, des préservatifs usagés, de l'urine et des excréments dans les escaliers... On n'en peut plus, c'est un enfer. Pourtant, ça fait des mois qu'on alerte mais c'est un cauchemar".
Menaces et insultes
Depuis que les habitants montent la garde, les squatteurs les narguent en passant devant le bâtiment. L'un d'entre eux a même menacé d'y mettre le feu, il y a quelques jours.
"Je laisse parfois mes enfants chez ma mère, parce que rien que de voir du monde en bas, ça les effraie, ils en font des cauchemars", se désole une habitante.
Mercredi soir, pour la première fois, des agents ont été envoyés par le bailleur pour assurer la sécurité de la résidence.
"C'est cool, ça va empêcher les jeunes de rentrer. Mais à long terme, ce n'est pas tenable. Donc ce qu'on veut, c'est que des mesures soient prises. C'est une résidence, donc elle est censée être fermée".
C'est ce que les habitants demandent dans un courrier envoyé mercredi à la mairie, à la région, à la préfecture et au bailleur. En attendant, ils continuent de monter la garde chaque soir pour préserver leur sécurité.