RMC
Société

"C'est un peu indécent": la redevance à payer pour diffuser de la musique à un enterrement fait réagir

placeholder video
Il faut désormais payer pour diffuser un morceau de musique à un enterrement. Les fédérations de pompes funèbres viennent de conclure un accord avec la société des auteurs de musiques, la SACEM, qui va ainsi récupérer plusieurs centaines de milliers d'euros par an.

Il faut désormais mettre la main à la poche pour diffuser une musique lors d'un enterrement. Les Fédérations des pompes funèbres ont conclu un accord avec la SACEM pour mettre en place une redevance sur les morceaux de musique diffusés lors des cérémonies d'obsèques.

"Une cérémonie sur quatre fait l'objet de musique soumise à redevance de droits" précise la Fédération nationale du funéraire.

Si Jean-Jacques Goldman, Michel Berger et Céline Dion sont les artistes les plus demandés lors des obsèques en France, Élodie a un autre choix en tête. “Dernier sourire de Mylène Farmer. C’est celle qui me procure de l’émotion donc je me dis que ce sera pareil pour mes proches”, souffle-t-elle.

700.000 à 800.000 euros par an pour la SACEM

Mais désormais, ses proches ou sa famille devront payer. Selon l'opérateur funéraire que vous choisirez, il s'agira d'un euro pour l'ensemble des clients ou cinq euros uniquement pour ceux qui choisissent de diffuser une musique soumise aux droits d'auteur. Une nouvelle qui passe mal pour Anne.

“Ça me choque un petit peu qu’on soit obligé d’aller chercher de l’argent à un moment où les personnes sont en deuil. Je ne trouve pas ça très approprié”, estime-t-elle.

"C'est un peu indécent et en décalage avec le bon sens commun", regrette le chroniqueur de Grandes Gueules Jean-Loup Bonnamy, qui évoque une "taxe vautour".

Enterrement : la musique payante ! - 25/02
Enterrement : la musique payante ! - 25/02
24:39

La SACEM est dans son bon droit

Mais l'avocat spécialiste en droits d'auteur, Pierre Pérot l'assure, la SACEM est dans son bon droit. “Qui dit diffusion dit paiement à redevance et la seule exception qui existe en droit d’auteur, c’est l’usage dans un cercle de famille, dans un cercle privé. Le tribunal a considéré que l’usage qui était fait lors de cérémonies publiques rentre dans le champ du droit d’auteur”, précise-t-il.

Cet accord permettra à la SACEM de récupérer 700 à 800.000 euros par an.

Clément Brossard avec Guillaume Descours