"Ça arrive en quelques secondes": le témoignage d'une mère d'un enfant mort des suites d'une noyade

Elles sont responsables de 1.000 décès chaque année en France. Les noyades se multiplient depuis le retour des beaux jours et sont d’ailleurs la principale cause de décès chez les moins de 25 ans. Chaque été, les enfants de moins de six ans représentent un quart des noyades soit 500 cas par an.
Face à ce constat, les ministères de la santé et des sports ont lancé mi-mai une grande campagne de sensibilisation et de prévention aux noyades accidentelles afin de rappeler qu’une surveillance permanente et rapprochée est essentielle.
Polyhandicapé après s'être noyé
Il y a 23 ans, Florence et Olivier sont en vacances entre amis, avec leur fils de trois ans, Thomas. "Les adultes étaient en train de manger et Thomas nous demandait d'aller à la piscine" raconte la mère. Quelques minutes plus tard, l'enfant échappe à leur surveillance:
"On s'est rendu compte assez vite que Thomas n'était plus à côté de nous. On a bien sûr couru vers la piscine. Il était au fond, collé sur un des bords. Un de nos amis a plongé. À la sortie de l'eau, il était tout bleu", se remémore Florence.
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Pendant une vingtaine de minutes, le petit garçon est réanimé, en attendant l’arrivée des secours. Hospitalisé, il survit à sa noyade, mais Thomas présente, à son réveil, de graves lésions cérébrales:
"C'était après un petit garçon qui ne marchait pas, qu'il ne voyait pas, qu'il ne parlait pas."
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Le conseil des maîtres-nageurs: ne jamais se baigner seul
A sa puberté son état s’aggrave: Thomas ne s’alimente plus tout seul et décède à l’âge de 19 ans. Il ne pèse alors que 25 kg. Aujourd'hui, ses parents acceptent de témoigner pour rappeler que cela n’arrive pas qu’aux autres :
"Le message, c'est de dire qu'un enfant qui se noie, ça ne fait pas de bruit. Ça arrive en quelques secondes, le temps de répondre au téléphone ou d'aller chercher quelque chose, et ça peut être vite dramatique", alerte la mère de Thomas.
Parmi les conseils donnés par les maîtres-nageurs sauveteurs, "on ne se baigne que par deux": être toujours accompagné et jamais ne se baigner seul afin d'avoir une sécurité. Avec les enfants, Axel Lamotte, porte-parole de la Fédération des maîtres-nageurs sauveteurs, conseille de "mettre un adulte responsable dans l'eau", même quand il y a d'autres enfants dans la piscine.
Au mois de juin, 233 noyades accidentelles, dont 84 mortelles, sont survenues en France, a annoncé vendredi Santé publique France.