Ça fait débat: faut-il taxer les utilisateurs de plateformes collaboratives?

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Le projet de loi contre la fraude fiscale arrive aujourd'hui en commission des finances à l'Assemblée. Et le texte veut obliger les plateformes comme Airbnb ou Blablacar à transmettre automatiquement au fisc le détail des revenus encaissés par les utilisateurs.
"Il n'est pas normal qu'un commerçant du coin de la rue soit plus vérifié que celui qui va passer par une plateforme collaborative"
Aujourd'hui, les utilisateurs qui tirent de gros bénéfices en louant leur voiture ou leur appartement passent sous le radar du fisc, même s'ils sont normalement tenus de déclarer leurs revenus. Ce sont eux - ceux qui exercent en fait une activité professionnelle - qui sont visés par cette loi, souligne la rapporteure du projet de loi, Emilie Cariou.
"Il n'est pas normal qu'un commerçant du coin de la rue soit plus vérifié que celui qui va passer par une plateforme collaborative. On a besoin d'avoir les informations parce que parmi les particuliers, peuvent aussi se cacher des professionnels qui agissent aujourd'hui sur les plateformes sans payer l'impôt, sans payer la TVA. Donc, l'administration fiscale, aura besoin de plus en plus de faire des recoupements sur ce qu'il se passe sur ces plateformes".
"Le fait de demander trop d'informations aux gens ça peut les perturber"
Les plateformes ont peur du message envoyé au public, selon Olivier Matiot le président de Rakuten France, ex Price Minister. Être obligé de déclarer tous les revenus même les plus petits pourrait décourager les utilisateurs occasionnels, qui représentent la majorité de ses clients.
"Le fait de demander trop d'informations aux gens ça peut les perturber. Ils se demandent ce qu'il va se passer, si ces plateformes vont devenir des collecteurs d'impôts. Bien évidemment, ce n'est pas le cas. Je pense qu'il faut qu'on partage les informations avec l'administration à partir du moment où on est sur des sommes importantes, qui peuvent emmener soit, la tentation de faire du blanchiment d'argent ou pour des gros fraudeurs au niveau fiscal international".