"Ca fait peur": des manifestants reçoivent par courrier 68 euros d'amende pour des "casserolades"
Une dizaine de manifestants contre la réforme des retraites ont eu la surprise de recevoir une amende de 68 euros après avoir participé à un rassemblement à Dijon le 6 mai dernier. D'autres ont reçu un courrier leur notifiant leur infraction. Seulement, personne n'a été interpellé sur place durant les casserolades. Les mis en cause et les syndicats estiment que c'est un coup politique.
Victor a reçu le courrier il y a cinq jours. Dans celui-ci, le tribunal de police de Dijon signifie à cet enseignant syndicaliste à la retraite sa mise en cause pour avoir participé à un concert de casseroles.
“Ça fait peur. Je me suis quand même posé la question pourquoi moi? Pourquoi on me repère en manifestation? On se sent délinquant alors qu’on ne l’est pas”, assure-t-il.
Il lui est demandé de répondre s'il reconnaît ou pas l'infraction: participation à un rassemblement interdit. Ce qu'il refuse. “Pour moi, ça ne peut être que politique cette action. C’est comme si on vous frappait sur les doigts en fait. La sensation, c’est que ce gouvernement devient autoritaire. Il l’est, mais là, je le ressens dans mon corps”, indique-t-il.
Pas de contrôles d'identité selon un syndicat
L'union locale du syndicat Solidaires a récolté une trentaine de témoignages similaires. Ils seraient même 8 à avoir reçu une amende pour émission de bruit portant atteinte à la tranquillité du voisinage.
“On se demande s’il y a vraiment eu ce qu’il faut, à savoir un procès-verbal d’un policier, et puis il n’y a pas non plus eu de contrôles d’identité pendant ces événements. Donc est-ce qu’on a utilisé les caméras de vidéosurveillances ou non?”, s’interroge Théo Contis, co-secrétaire départemental du syndicat.
Son syndicat envisage de porter l'affaire en justice. Contactée par BFMTV, la préfecture de Côte-d'Or indique simplement que “la police applique la loi, laquelle réprime le tapage diurne, qui est une infraction”.