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“Casting caucasien” et pas de couscous: le ministère de l'Agriculture demande à l’Agence Bio de modifier une pub

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Pas de couscous et un garçon "caucasien": le ministère de l'Agriculture a demandé des modifications du prochain spot télévisé de l'Agence Bio, selon Libération, ce que ne dément pas le ministère, qui regrette mardi "un faux débat".

Le ministère de l’Agriculture a demandé à modifier une publicité pour représenter "tous les français". Une prochaine campagne de publicité télé pour promouvoir les produits bio, appelée "C’est Bio la France" a dû être modifiée suite aux remarques du cabinet ministériel.

C’est ce que révèle le journal Libération. Le ministère a demandé à ce qu’un couscous soit remplacé par un cassoulet avec canard et de choisir un "casting caucasien", c’est-à-dire un acteur blanc, pour une des scènes.

"Faux procès"

Le ministère admet ces demandes, mais regrette un "faux procès". C’est dans des échanges de mails, consultés par le Journal Libération, que le ministère de l’Agriculture a demandé ces changements, seulement quelques jours avant le tournage. Pour une scène où un adolescent prépare une mayonnaise, le scénario prévoyait un garçon métis. Le cabinet ministériel demande alors un acteur blanc. Dans une autre scène, un couscous devait être au centre d’un repas de famille. Il a été remplacé par un cassoulet.

L’agence de publicité n’a pas souhaité nous répondre, invoquant des “clauses de confidentialité”. Le ministère dénonce lui “un faux procès” et réfute toute accusation de racisme. Pour le choix du cassoulet, le cabinet répond avoir “veiller à ce que la diversité des productions biologiques et locales soient représentées”. Quant au casting, le ministère assure que les profils seront variés parmi les près de 15 acteurs de cette campagne publicitaire, dont la diffusion est prévue le 22 mai.

L'Agence Bio, plateforme nationale, est sous la tutelle des ministères de l'Agriculture et de la Transition écologique, est chargée de promouvoir une agriculture sans pesticide ni engrais de synthèse.

Son budget de fonctionnement (2,9 millions d'euros) avait un temps été menacé par un amendement de la droite sénatoriale au projet de budget 2025, auquel Annie Genevard, issue des Républicains, ne s'était pas opposée. Il a finalement été maintenu après une levée de boucliers des syndicats et filières agroalimentaires.

C.A avec AFP