"Ce n’est pas un commerce comme un autre": la colère des libraires, obligés de fermer

Trois syndicats de l'édition ont lancé un appel pour que le confinement ne soit pas aussi un isolement culturel. Les librairies font partie des commerces qui ont été définis comme non-essentiels par le gouvernement et doivent donc fermer leurs portes.
Dans sa librairie, Marie-Rose la gérante, partage ses dernières trouvailles. Mais quand ses clients passés juste avant le confinement, lui parlent de la fermeture du lieu.
“C’est très grave, ce n’est pas un commerce comme un autre. L’homme ne se nourrit pas que de pain, il a aussi besoin de vie de l’esprit”, affirme-t-elle.
Marie-Rose va rédiger une lettre au président de la République. Pour elle, la librairie a une mission d'éveil, de respiration et de liberté de la pensée nécessaire aux Français. “Quand on éteint la lumière d’une librairie, on éteint les forces de l’esprit dans un pays qui en a besoin. Ce n’est pas une question économique. C’est un commerce d’utilité publique”, indique-t-elle.
3000 libraires
Pendant le confinement certains établissements vont mettre en place la possibilité de retrait de livres. Mais ce n'est pas suffisant, selon Marie, qui travaille dans une librairie.
“On n'échange pas que sur les livres. On a besoin de se retrouver, de comprendre. Même dans un moment d’isolement comme ça, on arrive quand même à échanger”, assure-t-elle.
En France, il y a plus de 3000 librairies. Et pour Pierre Dutilleul directeur du syndicat national de l'édition, c'est une richesse qu'il ne faut pas perdre. “On a la chance d’avoir un maillage de librairies tenues par des professionnels amoureux du livre qui sont capables de conseiller. Ce ne sont pas des algorithmes”, explique-t-il.
Selon ce syndicat, un quart des livres sont achetés dans les deux mois avant Noël.