Charte d'engagement moral, amour "sincère"... Karine Le Marchand fait rencontrer des célibataires

Karine Le Marchand n’en démord pas : les applications de rencontre ne sont plus adaptées à celles et ceux qui recherchent l’amour véritable. "Les gens en ont ras-le-bol de se faire ghoster, de se faire malmener. On est plus dans un marché sexuel qu’amoureux", estime ce samedi sur RMC l’animatrice de L’Amour est dans le pré. "On me demandait 'pourquoi que les agriculteurs?'", s'amuse-t-elle.
Celle-ci a donc lancé lundi dernier le "Club des belles âmes", un nouveau concept de rencontres. "C’est pas pour une relation d’une nuit, c’est uniquement pour des gens qui cherchent l’amour sincère et durable. Tout est fait pour le temps long, pour éliminer les gens pas sincères", insiste-t-elle.
Justification de revenus et de domicile
Pendant six mois, l’animatrice dit avoir travaillé avec plus de 1.000 volontaires pour mettre au point un processus de sélection. "Il faut signer une charte d’engagement moral. Pas le droit de ghoster, pas le droit d’avoir plusieurs relations à la fois, sinon la personne est bannie. Que de la bienveillance", explique-t-elle.
Les participants doivent se présenter tels qu’ils sont, loin des profils enjolivés que l’on retrouve souvent sur les applis. "À la fin, il y a une question ouverte : pourquoi vous êtes célibataire, quelles sont les grandes épreuves de votre vie, et en quoi vos amis vous trouvent excessif. Ça permet de faire une petite introspection." La sécurité est aussi un mot d’ordre : preuve d’identité, de revenus et d’habitation sont demandées à l’inscription.
Slow-dating
Concrètement, le "Club des Belles Âmes" proposera des soirées de "slow dating". Les rencontres se feront en groupes de 50 à 100 personnes, autour de tables de six à dix, avec des thématiques de discussion. "Les gens ne seront plus dans l’angoisse du tête-à-tête. Toutes les 45 minutes on change de table, et à la fin, tout le monde se retrouve dans un groupe WhatsApp pour rester en contact", détaille Karine Le Marchand.
L’objectif : favoriser les affinités réelles, qu’elles soient culturelles, intellectuelles ou liées au mode de vie. "On sait que les couples tiennent plus longtemps quand on partage des valeurs communes, une même origine socio-éducative. C’est statistique", note-t-elle, tout en soulignant que l’amour peut parfois déjouer les probabilités.
150 euros l'abonnement annuel
L’abonnement annuel est fixé à 150 euros, auxquels peuvent s’ajouter 200 euros pour participer aux soirées. Une offre VIP, proche des agences matrimoniales traditionnelles, est aussi proposée entre 2500 et 5000 euros pour six mois, avec accompagnement personnalisé et coaching amoureux. "Après, 150 €, c’est quoi ? C’est trois restos. Pour beaucoup, l’amour est une priorité et ils mettent leur budget là-dedans", justifie l’animatrice.
Pour l’heure, l’initiative séduit surtout un public féminin, majoritairement des femmes de plus de 45 ans, souvent séparées, qui "savent ce qu’elles ne veulent plus vivre mais n’ont pas les codes de séduction". Les hommes, eux, avancent plus timidement. "Ils ont peur de la concurrence et du rejet. Pourtant on a des profils super, des hommes bien dans leur vie et leur tête, mais qui disent : ‘Je vais encore me faire rejeter, est-ce que j’ai les codes ?’", rapporte Karine Le Marchand.
"Réinventer ce qui existait avant"
Pour l’animatrice, le "Club des Belles Âmes" s’inscrit dans une logique de retour à l’essentiel. "Finalement, on réinvente ce qui existait déjà avant. On était présentés par des gens qui se connaissaient, c’était sécurisant, on savait d’où venait la personne."