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Combats de vaches en Isère: "On a peur que ça se développe", s'inquiète l'association Justice Animaux Savoie

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En Isère, des combats de vaches font polémique. L'association Justice Animaux Savoie s'inquiète du développement de cette pratique. Sa présidente Pauline di Nicolantonio était l'invitée de Charles Matin ce vendredi. Une pétition a été lancée par l'association.

C'est un phénomène qui prend de l'ampleur en Isère et qui inquiète les associations de défense des animaux. Pauline di Nicolantonio, présidente de Justice Animaux Savoie était l'invitée de Charles Matin ce vendredi matin sur RMC pour dénoncer des combats de vaches "de la race Hérens", appelées "Reines" par les organisateurs.

Face à cette nouvelle pratique, une pétition a été lancée et récolte déjà 24 000 signatures. Adressée au président de la République Emmanuel Macron et au ministre de l'Agriculture Marc Fesneau, la pétition demande l'interdiction de ces combats, comme l'explique Pauline di Nicolantonio: "On a peur que ça se développe de plus en plus. C’est nouveau en France et on a l’impression que ça se fait de plus en plus dans les stations. Que face au réchauffement climatique, pour essayer de développer un peu plus les activités estivales, on essaye de créer ces combats".

"On est en 2024, il y a peut-être autre chose à faire pour développer la montagne et le tourisme qu'organiser des combats d'animaux. On veut limiter la casse avant que ça se développe encore plus", s'indigne-t-elle.

Une nouvelle pratique importée de Suisse

Car cette pratique n'a rien d'une tradition explique la présidente de l'association: "C’est assez récent, ça fait une vingtaine d’années que ces combats ont été importés de Suisse". Cette race de vache suisse, les Hérens, sont de nature à instaurer une hiérarchie en se battant, "comme certains nombres d’animaux" nuance Pauline di Nicolantonio. Ce qui pose donc problème, c'est que "là tout est artificiel, tout est fait pour les exciter".

"Il n’y a pas d’intervention humaine comme pour la corrida, il n’y a pas de mise à mort mais tout est fait, l’environnement est fait pour les stimuler, les pousser à se battre entre elles", poursuit la présidente de l'association.

Et à la fin de longues journées de combats qui s'enchaînent pour elles, "la vache qui a remporté tous les combats est déclarée la reine du troupeau, la reine du jour". Et selon les concours, "l’éleveur repart soit avec de l'argent, soit symboliquement avec une cloche de mérite".

L'invité de Charles Matin : Isère, une pétition contre les combats de vaches - 31/05
L'invité de Charles Matin : Isère, une pétition contre les combats de vaches - 31/05
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"Elles sont particulièrement stressées"

Pauline di Nicolantonio ne remet pas en cause la nature bagarreuse de ces vaches: "Qu'elles se battent entre elles une fois dans l'alpage pour instaurer la hiérarchie c'est une chose". Mais ces combats organisés, artificiels, sont surtout une source de stress pour les bêtes. "La plupart du temps, elles sont détenues à la tâche tout l’hiver, donc quand elles sortent au printemps, forcément elles sont prêtes à en découdre", détaille-t-elle.

Ensuite, transportées en bétaillère, elles arrivent dans un lieu qu'elles ne connaissent pas donc forcément, elles sont particulièrement stressées. Puis elles sont confrontées à des animaux qu'elles ne connaîtraient jamais parce que ce ne sont pas les animaux de leur troupeau", plaide-t-elle.

Les vaches n'ont pas tout le temps envie de se battre mais y sont forcées quand même. L'année dernière, Pauline di Nicolantonio a assisté à "des vaches qui s'en fichaient. Elles arrivent dans l’arène et n’ont pas envie de se battre contre l’autre". Et dans ce cas, "il y a des rabatteurs, on a même déjà vu des enfants, des jeunes, qui les poussent les unes contre les autres pour qu’elles se mettent tête contre tête et enclencher le combat".

Des combats sont prévus ce dimanche 2 juin à la station de ski Les Sept Laux, située dans les Alpes, à 35 km environ de Grenoble. Un des événements que l'association appelle à dénoncer.

Solenn Guillanton