Couple tué en Isère: colère et incompréhension de la famille après la promotion du gendarme passager

La famille et leur avocat avaient pourtant, dès avril, déposé plainte pour "homicides involontaires et non-empêchement de délit" contre ce collègue.

Une promotion qui ne passe pas. Les proches du couple de retraité tués dans un accident de voiture provoqué par un gendarme ivre en février dernier en Isère s'indignent: le passager du militaire lors du drame, lui aussi gendarme, vient d'être promu lieutenant.

La famille et leur avocat avaient dès avril déposé plainte pour "homicides involontaires et non-empêchement de délit" contre ce collègue et trois autres gendarmes qui n'avait pas empêché leur camarade de prendre le volant malgré son état d'ébriété. Le responsable de l'accident a été condamné à 18 mois de prison ferme, il avait 2,54 grammes d'alcool dans le sang.

Une promotion du gendarme-passager d'autant plus incompréhensible pour les proches, qu'après une enquête de l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN), ce militaire a été sanctionné, d'un "blâme du ministre". 

Promu malgré un blâme du ministre de l'Intérieur 

En réalité, cette promotion est automatique, car le gendarme était élève officier au moment des faits. Il a donc été promu lieutenant à l'issue de sa formation. Une promotion statutaire et non au mérite, se défend la gendarmerie qui rappelle que le gendarme a bien écopé d'un blâme du ministre de l'Intérieur, la plus haute sanction administrative.

Elle sera d'ailleurs inscrite dans son dossier pendant au moins 10 ans.

Généralement ce type de sanctions est lourde de conséquence pour une carrière: "Cela va automatiquement freiner son évolution" assure un gradé de la gendarmerie.

Inacceptable pour les proches des victimes: "Il n'aurait jamais dû devenir officier et aurait dû être renvoyé de la gendarmerie", s'agace l'un des enfants du couple décédé sur RMC.

Jean-Baptiste Bourgeon