Couvre-feu pour les mineurs à Colombes: "On voit des petits qui sont dehors à 22h ou 23h"

Illustration police - AFP
La mairie de Colombes (Hauts-de-Seine), a instauré un couvre-feu depuis le début des vacances scolaires. Ce texte concerne les mineurs de moins de 16 ans non-accompagnés, désormais interdits de traîner dehors après 22h, sous peine d'être embarqué par la police. Les parents des mineurs ainsi contrôlés devront ensuite se rendre au poste pour les récupérer.
Le couvre-feu, qui s'applique pour l'instant uniquement pendant les soirs des vacances scolaires ainsi que les week-ends, concerne les quartiers classés en zone de sécurité prioritaire.
C’est le cas de celui du Petit-Colombes, à l'est de la ville. Mustapha a 15 ans, il est directement concerné par le couvre-feu. Pour ce garçon sans histoire, cet interdit est injuste.
"Parfois je finis tard. J’ai un entraînement de handball, bien sûr ça pénalise. Pour les parents, quand ils entendront que c’est la police qui a appel, ça fera un électrochoc"
Certains parents seraient-ils en train de devenir plus responsables? C'est l'avis de Monique, habitante du quartier et mère de deux enfants.
"Mes enfants ce ne sont pas des anges. Ils ont fait des bêtises. Ce n’est pas agréable quand on a un coup de fil à deux ou trois heures du matin comme quoi il faut venir les chercher. Des fois on voit des petits qui sont dehors à 22h ou 23h, ce n’est pas normal"
Certains, comme Médaine, craignent surtout que l'arrêté soit inefficace voire contre-productif.
"Tout ce qu’on interdit aujourd’hui donne l’envie de le faire. Ils peuvent s’amuser à se filmer, à se mettre en scène: ‘il est 23h, aucun flic ne m’a chopé, et je suis dehors’. Ça peut devenir une mode"
Le couvre-feu court jusqu'à la fin de l'année scolaire. Nicole Goueta, maire (LR) de Colombes, explique sa décision.
"Nous avons été assailli par les habitants du quartier. En nous disant ‘on est complètement délaissé, vous ne vous occupez plus de nous. Nous on ne peut plus vivre comme ça, avec les jeunes qui jouent jusqu’à 2h du matin au ballon dans la rue. Ne nous laissez pas tomber, faites quelque chose’. A la suite de ça j’ai dit ‘on va essayer de s’occuper de vous’. Donc on a pris cette décision exécutoire jusqu’au 30 juin 2017. Et nous verrons ce que nous ferons pour les vacances d’été"