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Danger sur les plages: les communes en difficulté pour assurer la surveillance

Chaleur, soleil... L'été arrive déjà sur les plages, avec de l'avance. Elles ont été prises d'assaut, notamment sur la côte Atlantique, mais elles ne sont pas surveillées en semaine à cette époque de l'année. Et le risque de noyade est forcément plus accru.

Beaucoup de monde sur les plages ces derniers jours, avec les températures très hautes pour la saison et un grand soleil. Mais attention aux noyades. La préfecture de Gironde a même déconseillé mercredi de se baigner sur les plages du département, où les "conditions de baignades sont particulièrement dangereuses" avec de la houle, des vagues et des forts courants. Le tout alors que les plages ne sont pas surveillées durant la semaine à cette période de l'année.

Depuis dimanche, trois personnes sont décédées par noyade sur le littoral girondin et une personne est "toujours portée disparue". Dans l'urgence, les grands moyens ont été déployés à Lacanau. Laurent Peyrondet, le maire de la ville est, lui-même, sur la plage.

“Dans mes élus, j’ai des sauveteurs brevetés, donc j’ai mobilisé tout le monde. J’ai aussi mobilisé ma police municipale sur la plage. Le préfet nous a quand même débloqué un hélicoptère. On est quand même à un niveau d’alerte 4 sur 5”, indique-t-il.

Une pénurie de maîtres-nageurs

Des moyens qui restent exceptionnels, car hors saison, il est impossible de surveiller les plages pendant la semaine, de cette manière. “Sur trois communes, c’est 1,3 million d'euros pour la rémunération des sauveteurs. On compte aussi nos petits sous et ça commence à faire très très cher”, ajoute-t-il.

Des limites financières et un problème d'effectif, explique Jean-Michel Lapoux, secrétaire général de la Fédération des maîtres-nageurs sauveteurs.

“En saisonniers, je pense qu’il manque au moins 2.000 maîtres-nageurs en France. L’examen, actuellement, est beaucoup trop long à préparer et est beaucoup trop cher. Il y a une année de formation à temps plein et il coûte 6.500 euros. D’année en année, les maîtres-nageurs partent à la retraite ou se retirent et en fin de compte, ils ne peuvent pas être remplacés”, détaille-t-il.

Autre frein, la décision du ministère de l’Intérieur en 2019 de désengager les CRS de la surveillance des baignades, considérant qu'elle devait être assurée par les communes.

Rémi Ink avec Guillaume Descours