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Dépendant, sénile, grabataire: les professionnels de l'aide aux personnes âgées veut en finir avec les mots qui font mal

Des experts du secteur ont appelé mercredi à en finir avec "les mots qui font mal". Selon eux ce lexique risque de rendre les métiers du grand âge moins attractif, alors que la profession peine à susciter des vocations.

C'est l'heure des étirements pour le petit groupe de retraités dans un centre d’accueil de jour à Paris. Parmi eux Annick 90 ans : "Je ne viens qu’une fois par semaine ici", explique-t-elle au micro de RMC. Et attention à celui qui l'appellerait "grabataire" ou "dépendante": "Ça m’énerve parce que je ne suis pas sénile et grabataire", peste-t-elle.

Des experts du secteur ont appelé mercredi à en finir avec "les mots qui font mal". Selon eux ce lexique risque de rendre les métiers du grand âge moins attractif, alors que la profession peine à susciter des vocations.

"Cela peut être choquant"

Des mots lourds de sens et parfois blessants que Myriam Martineau, aide-médico-psychologique à la maison d'accueil de jour Daélia a appris à bannir de son vocabulaire: "Cela peut être choquant pour la personne et aussi pour l’entourage. Cela peut être beaucoup d’incompréhension et de stress et finalement c’est assez violent".

Il faut donc réapprendre à parler des aînés pour mieux les accompagner. C'est la tâche colossale du professeur Alain Koskas, président de la Fédération des associations de personnes âgées: "Les aînés eux-mêmes, pour qu’ils aillent mieux, ils doivent avoir une meilleure estime d’eux même. Le mot grabataire c’est une catastrophe: cela veut dire qu’il n’y a plus rien à faire. Nous on va proposer "personne à mobilité réduite". Le gérontologue souhaite aussi remplacer le terme 'personnes âgées', trop flou selon lui.

Anaïs Bouitcha et Juliette Pietraszewski (avec Guillaume Dussourt)