RMC
Société

"Dès que je le vois, je suis obligé de cliquer dessus": le smartphone au volant, comme "une drogue"

placeholder video
Selon une étude de la fondation Vinci Autoroutes, plus de la moitié des conducteurs (56%) téléphonent au volant et les deux tiers (71%) "ne jugent pas cette pratique dangereuse". Beaucoup ne sont même pas au courant que c'est une infraction passible de 135 euros d'amendes et d'un retrait de 3 points sur le permis de conduire.

Un week-end chargé sur les routes. Bison Futé annonce rouge dans le sens des départs ce jeudi et noir dans le sens des retours ce dimanche. Un pont de l'Ascension qui s’accompagne d’une alerte de l'association Prévention routière. Celle-ci fustige un gouvernement qui semble avoir perdu de vue son engagement "d'atteindre son objectif de diviser par deux le nombre de victimes sur la route en 2030".

Car les comportements à risque sont toujours plus nombreux. Le 13e Baromètre de la conduite responsable de la fondation Vinci Autoroutes, publié mardi, le confirmait. 74% des conducteurs français utilisent leur smartphone ou programment leur GPS au volant. Les conducteurs l'admettent, le smartphone est toujours à portée de main même au volant.

Après une petite pause, Eddie remonte dans sa voiture. Premier réflexe, remettre son smartphone sur son support, collé au pare-brise. Et quand ses enfants ne sont pas derrière, il l'admet, il se laisse un peu aller.

“C’est vraiment pour les messages, les appels… Ne serait-ce que pour répondre à un message, même si c’est un vocal, on a quand même une seconde d'inattention. Ça m’est déjà arrivé plusieurs fois de devoir piler à la dernière seconde. Je me dis que je ne vais pas recommencer, mais je le fais. C’est une drogue, dès que je vois le truc, je suis obligé de cliquer dessus pour regarder”, assure-t-il.

Une infraction mal connue

Des infractions passibles de 135 euros d'amende et d'un retrait de 3 points de permis. Une sanction mal connue, admet Juliette. “Même si elles étaient durcies, je ne suis pas sûre que ça dissuaderait vraiment. D’abord, parce qu’on ne les connaît pas, et si on les connaît, on ne fait pas attention. On se dit toujours qu’on ne se fera pas attraper”, indique-t-elle.

Et ça ne sert à rien de durcir les sanctions, admet Anne Lavaud, la déléguée générale de l'association Prévention routière.

“Il faut absolument avoir une prévention plus horizontale de manière à ce que cette information du risque encouru, elle n’arrive pas forcément par une autorité, mais par ses amis, ses enfants. Et là, on pense que ça aura plus de poids”, appuie-t-elle.

Il y encore du travail. Pour l'instant, les deux tiers de ceux qui téléphonent au volant ne jugent pas cela dangereux.

Martin Cadoret avec Guillaume Descours