"Dupin Quotidien": 2/3 des mollusques et des crustacés contaminés par des microplastiques
Si vous aimez les mollusques et les crustacés, cette chronique n'est peut-être pas pour vous: vous risquez de ne plus du tout avoir envie de manger de plateau de fruits de mer. Selon une vaste étude, menée par un consortium d'associations de consommateurs au niveau européen et notamment l'UFC Que Choisir en France qui sort aujourd'hui, la plupart des mollusques et des crustacés sont contaminés par des microplastiques.
Au total, 102 échantillons ont été étudiés (du sel, de la fleur de sel, des crevettes, des moules...) et on retrouve des microplastiques dans deux tiers des échantillons analysés (71% des mollusques, 66% des échantillons de sel, 66% des crustacés). Qu'il s'agisse de crustacés sauvage ou d'élevage, le constat est le même. Et toutes les zones sont concernées. Prouvant un nouvelle fois l'omniprésence de la pollution plastique dans les mers.
A noter aussi qu'on retrouve davantage encore de microplastiques dans la fleur de sel que dans le sel marin (jusqu'à 68 microparticules pour 100 grammes dans une fleur de sel de Belgique!). Une explication est avancée: elle est récoltée à la surface de l'eau de mer où flottent davantage les microplastiques.
D'où viennent ces microplastiques?
Ce sont des particules de plastiques inférieures à 5 millimètres issus notamment de l'érosion des pneus ou encore du lavage des vêtements synthétiques. Il existe des microplastiques dits "secondaires" qui proviennent, eux, de la dégradation d'objets en plastique type bouteille d'eau, paille, coton-tige.
Une substance qui pose d'énormes problèmes pour l'environnement et pour les animaux. Même si on ne connait pas encore les conséquences pour la santé humaine. Plusieurs études prouvent que ces microplastiques remplissent ainsi le système digestif des invertébrés et perturbent leur croissance, leur reproduction et leur fonctionnement hormonal. Aujourd'hui, il n'existe aucune loi sur l'interdiction de ces substances dans l'alimentation humaine.
Vers l'interdiction des produits plastiques à usage unique
Les pailles, les cotons-tiges et les touillettes en plastique doivent être interdits à partir de janvier 2020. Mais tous les plastiques ne sont pas visés et notamment ceux "biodégradables". Or, un plastique biodégradable l'est dans certaines conditions avec des procédés industriels qui coûtent très cher. Il faudrait aussi changer les comportements et notamment arrêter d'acheter, de consommer du plastique à usage unique.