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Accusé de triche à l'IA au bac, cet élève est privé d'études supérieures: "L'attente est insupportable"

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Plusieurs courriers de suspicions de triche à l'intelligence artificielle ont été envoyés au rectorat de Paris cet été, après les épreuves du baccalauréat. Le fils de Sabrina doit passer devant une commission de discipline fin août.

C'est un nouveau type de triche qui sème le doute chez certains correcteurs du baccalauréat cette année. Plusieurs courriers de soupçons de triche, accusant des élèves d’avoir eu recours à l'intelligence artificielle, ont été envoyés début juillet au sein du rectorat de Paris.

Des accusations qui suscitent l’incompréhension des familles. C’est le cas du fils de Sabrina, soupçonné de fraude lors de son épreuve de SVT. S'il est sanctionné, il risque, au mieux, un 0 pointé pour cette matière. Et au pire, une interdiction de passer un examen pendant 5 ans dans l’enseignement supérieur. L'élève sera reçu devant une commission de discipline à la fin de l'été.

"Si on empêche les bons élèves d'aller un peu plus loin que juste la question..."

L’examen s’est déroulé sans incident pour le fils de Sabrina. Mais le 3 juillet, un mail vient tout chambouler. Il l’informe qu’il est soupçonné d’avoir triché: "On a reçu ce courrier très succinct disant juste qu'une suspicion de fraude a été établie à son encontre".

Une suspicion de triche avec de l'intelligence artificielle qui rend perplexe la famille. "Étant donné qu'il n'avait aucun objet connecté sur lui puisque évidemment c'est interdit, nous ne comprenons pas dans quelles mesures il peut être accusé de fraude en rapport à l'intelligence artificielle", interroge Sabrina.

Avant de poursuivre: "c'est un bon élève, sa professeur donne vraiment beaucoup d'informations aux élèves, tous ses copains ont eu 20".

"L'attente est insupportable"

"Je n'ose pas dire ça mais si on empêche les bons élèves d'aller un peu plus loin que juste la question, ça va être compliqué", soupire-t-elle.

Plus précisément, sur la copie, le correcteur a indiqué ne pas connaître le nom d’un chercheur cité par l’élève. Et l’accuse d’avoir pioché cette référence sur internet.

En attendant, impossible pour le fils de Sabrina d’accéder à ses notes du bac, et donc de s’inscrire dans l’enseignement supérieur: "Là on a reçu un mail de l'université qui nous dit qu'on peut inscrire notre fils mais qu'il faut le bac. Donc on ne peut pas, l'attente est insupportable". La commission de discipline se tiendra le 20 août. Dans certains cas, le rectorat a reconnu une erreur.

Solenn Guillanton avec Louise Sallé