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Affiches de prévention du Sida: à Angers, "le message d’une sexualité très libérée pose problème"

"Avec un amant / Avec un ami / Avec un inconnu. Les situations varient. Les modes de protection aussi. Sexe entre hommes: trouvez vos modes de protection sur sexosafe.fr"

"Avec un amant / Avec un ami / Avec un inconnu. Les situations varient. Les modes de protection aussi. Sexe entre hommes: trouvez vos modes de protection sur sexosafe.fr" - Capture d'écran Twitter

Le maire d'Angers a demandé au réseau d'affichage JC Decaux de retirer les affiches de sa ville, devant les écoles. La semaine dernière, des affiches de prévention des MST destinées aux couples homosexuels et lesbiens ont été dégradées par un militant de la Manif pour tous. Depuis, une plainte a été déposé, les politiques s’en sont mêlés et à Angers, la mairie a décidé de faire retirer les affiches devant les écoles.

L’adjointe à la famille, Caroline Fel justifie cette décision expliquant que cette affichage "n’a pas sa place devant une école":

"Nous n’avons pas demandé le retrait de la totalité de cette campagne. Seulement des affiches situées devant les écoles. Et JC Decaux a accepté de les retirer. C’est une campagne de prévention, importante en termes de santé publique. Mais elle n’a pas sa place devant une école.

Les enfants ne sont pas la cible de cette campagne. Les adolescents peut-être. Les adultes aussi. Mais pas les enfants. Il ne s’agit pas d’une campagne grand public, mais une campagne qui ne cible que les personnes gays. 

La question est donc : ces affiches sont-elles à leur place devant des écoles, où elles ont choqué des parents qui ne comprenaient pas ? Et qui étaient déconcertés par la représentation de valeurs qui ne sont pas les leurs. Ou au contraire sont-elles plus à leur place dans des endroits ou des jeunes et des adultes peuvent se sentir plus concernés par ce type d’affichage ? La population gay n’est pas majoritaire devant les écoles.

"Cette campagne n’existera jamais avec un couple hétéro"

Pour être bien claire, ce ne sont pas les photos qui sont choquantes. Ce qui choque c’est la mise en évidence d’une sexualité qui, je reprends les termes de la campagne, parle de "coup d’un soir, avec un inconnu". C’est ce message qui pose problème. Celui d’une sexualité très libérée entre adultes consentants.

Si ces campagnes avaient montré un couple hétérosexuel, avec le même message, nous aurions très probablement demandé le retrait. Mais cette campagne n’existera jamais avec un couple hétéro."

Depuis la réalisation de cet entretien, la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, a annoncé son intention de porter plainte

Propos recueillis par E. H.