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Anxiété et dépression des adolescents: et si on supprimait les notes à l'école?

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De nombreux adolescents font part de leur anxiété scolaire et de leur peur de recevoir une mauvaise note à l'école. Certaines voix plaident pour repenser le système de notation en vigueur dans l'Education nationale.

C'est une source d'angoisse pour beaucoup de monde et pas toujours un bon souvenir. Selon la troisième édition du baromètre Ipsos des 11-15 ans, la moitié des adolescents aurait des problèmes de sommeil par peur des mauvaises notes à l'école. La pression scolaire reste la première source des problèmes de sommeil selon 47% des jeunes interrogés. Un déficit équivalant à une nuit manquée par semaine.

Parmi les jeunes qui se disent concernés par des symptômes d’anxiété ou de dépression, ils sont 39% à dire s’ennuyer de plus en plus en classe. Ils étaient 36% dans ce cas en 2022.

Anxiété scolaire des adolescents : faut-il supprimer les notes ? - 29/01
Anxiété scolaire des adolescents : faut-il supprimer les notes ? - 29/01
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De quoi interroger sur le bien-fondé de la notation des élèves lors des contrôles: "59% des enfants arrivent avec la peur au ventre au moment de récupérer les notes", explique, sur RMC et RMC Story, Hélène Roques, fondatrice de l’entreprise "Notre avenir à tous", auteure de "Sauvons nos enfants".

Certaines voix s'interrogent sur le système de notation actuel: "C'est normal que le débat revienne, la note est source d'orientation et de beaucoup de choses. Il faut garder la note mais mener une réflexion profonde sur les modes d'orientation et comment évaluer et communiquer l'évaluation aux élèves", explique-t-elle sur le plateau d'"Estelle Midi".

Hélène Roques voudrait ajouter une deuxième colonne sur le bulletin scolaire avec une note en tant que participation à des travaux collectifs, notamment les exposés.

"Une mauvaise note ne traumatise pas"

D'autres appellent à changer le système actuel et le remplacer par un code couleur. "Une note, ça montre la qualité du travail de l'élève et ses progrès. Une mauvaise note ne traumatise pas", assure Benjamin, professeur au collège qui trouve que les élèves sont surprotégés et ne veut pas changer le système actuel.

"L'Éducation nationale est là pour former aux savoirs fondamentaux mais aussi pour sélectionner", estime de son côté Thierry Moreau, qui se dit contre l'absence de notation. "Certains vont faire des études supérieures, d'autres vont s'orienter professionnellement et valoriser chaque filière. Les notes, c'est aussi une manière de montrer sa progression, c'est aussi une manière d'identifier les lacunes".

Le baromètre Ipsos montre également qu’un peu moins d’un jeune sur deux a abordé en cours des sujets d’actualité qui l’intéressent sur les deux dernières semaines et seulement un sur trois a éprouvé de l’admiration pour l’un de ses professeurs. Deux données qui ont baissé en un an.

Et l'angoisse n'est pas liée qu'aux notes. Pour un jeune sur cinq, l’état du monde est également à l’origine de difficultés de sommeil, tout comme le changement climatique. Une actualité d’autant plus angoissante qu’une majorité des adolescents découvrent souvent les informations via leur smartphone (52 %), et le plus souvent seuls, sans personne pour échanger.

G.D.