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Apprentissage: "Je préférais travailler que de rester sur les bancs de l'école"

RMC a rencontré une jeune coiffeuse à Sevran en Seine-Saint-Denis. (Photo d'illustration)

RMC a rencontré une jeune coiffeuse à Sevran en Seine-Saint-Denis. (Photo d'illustration) - Philippe Huguen - AFP

TEMOIGNAGES - Longtemps présenté en France en France comme "une voie de garage", l'apprentissage séduit de plus en plus. François Hollande vise la barre des 500.000 apprentis d'ici 2017 en France. RMC a rencontré une apprentie-coiffeuse à Sevran, en Seine-Saint-Denis.

Encourager l'apprentissage pour favoriser l'emploi: c'est l'objectif de ce nouveau plan de relance de l'apprentissage, présenté ce lundi par le président de la République.

"L’apprentissage doit être une grande priorité, a assuré François Hollande. Le gouvernement élargira l’offre et les périodes de formation. Il ouvrira les titres du ministère du Travail, ce qui permettra des entrées en apprentissage tout au long de l’année. L’apprentissage est une filière de réussite et d'excellence".

Longtemps présenté en France en France comme "une voie de garage", l'apprentissage séduit de plus en plus. François Hollande vise la barre des 500.000 apprentis d'ici 2017 en France, contre 381.000 aujourd'hui.

"Les bancs de l'école, c'était pas fait pour moi"

L'apprentissage a longtemps été mal considéré. Pourtant, c'est un cycle de formation qui convient parfaitement à des jeunes qui veulent se confronter vite au monde du travail.

RMC a rencontré une jeune coiffeuse à Sevran en Seine-Saint-Denis. Priscillia n'a que 18 ans, et pourtant, cela fait déjà quatre ans, qu'elle travaille comme apprentie dans ce salon de coiffure.

"Je préférais travailler que de rester sur les bancs de l'école, explique-t-elle à RMC. Ça ne me plaisait pas du tout. Les bancs de l'école, c'était pas fait pour moi".

"L'objectif, c'est de les garder", promet la patronne

En tant qu'apprentie, Priscillia ne touche que 500 euros par mois, mais elle a le même statut que les coiffeuses professionnelles: elle a ses propres clientes, les conseille elle-même sur les coupes et sur les couleurs.

"On travaille, on n'a pas la même façon de coiffer que ceux qui sont au lycée, fait-elle valoir. Eux vont savoir travailler, mais travailler avec leur bouquin. Ils sont plus timides que nous [les apprentis]. Nous, on va pas aller vers les gens, alors que eux sont plus renfermés sur eux".

Celle qui lui a donné sa chance, c'est Stéphanie, la gérante du salon. Cette dernière espère bien pouvoir la garder.

"L'objectif, c'est de les garder, assure-t-elle. Parce que c'est nous qui les avons formées. Elles savent comment elles travaillent. Elles savent ce que l'on veut, ce que l'on attend. Elles connaissent les clientes. On les a formées à notre image".

Priscillia, elle, ne semble pas inquiète pour son avenir. Si jamais elle n'était finalement pas embauchée ici, avec ses quatre années d'expérience, elle trouverait sans problème un CDI ailleurs, à la fin de son apprentissage.

C. P. avec Marie Regnier