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"C’est un calvaire": atteinte du Covid long, une institutrice se sent abandonnée par l’Éducation nationale

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Une professeure des écoles a fait appel à “RMC s’engage avec vous”. Elle souffre du Covid long et ne trouve pas de terrain d’entente avec le rectorat pour retourner travailler sous ses conditions.

Coraline n’a que 37 ans, mais son corps souffre comme si elle en avait 90. Cette professeure des écoles, mère célibataire, est atteinte de Covid long. Contaminée en pleine deuxième vague en 2020, elle a continué, comme beaucoup, de travailler.

“Tous mes organes dysfonctionnement, sans qu’on comprenne vraiment pourquoi. Et c’est surtout la fatigue, le manque d’énergie, qui rend chaque petite tâche du quotidien plus difficile”, explique-t-elle.

“C’est un calvaire, mais il faut gérer tout ça puisqu’il faut continuer à vivre, à s’occuper de ses enfants. Malheureusement, je ne suis pas capable de reprendre le travail et de retrouver une vie normale, comme avant”.
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RMC s’engage avec vous : Covid long, abandonnée par l'Education nationale - 11/10
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"Je ne sais pas ce que je vais devenir"

En congé longue maladie depuis trois ans, elle perçoit moins de la moitié de son salaire. Et dans 15 jours, c’est fini: elle ne touchera plus un centime. Coraline a demandé à reprendre le travail quelques heures par jour, pour lui permettre de continuer ses soins quotidiens. Refusé par le rectorat, qui lui propose deux jours complets par semaine, ou rien. Ce qui est intenable physiquement pour elle.

“Je ne sais pas ce que je vais devenir. On me dit que je n'ai plus ma place dans l’Education nationale, mais je ne trouve pas ça du tout cohérent. On a quand même besoin de professeurs, c’est mon métier. J'ai du mal à croire que je ne puisse pas être utile quelque part”, témoigne la mère célibataire.

Alors qu’à la rentrée, il manquait 1.300 professeurs des écoles, personne ne parvient à trouver une solution pour Coraline.

Une situation "intolérable"

Contactée par RMC, l’académie d’Orléans-Tours, dont elle dépend, explique qu’elle peut toujours demander la reconnaissance en maladie professionnelle. Si elle l’obtient, elle touchera 100% de son salaire. Mais c’est mission impossible.

A la suite de nos sollicitations, Coraline a obtenu un rendez-vous avec le comité médical de l’Éducation nationale, ce lundi. Et le médecin lui a fait comprendre que les critères sont ultra-restrictifs et qu’elle a peu de chances d’y arriver.

Seule proposition qu’on lui a faite: quatre matinées/semaine dans un établissement à 1h30 de route aller/retour. Impossible, vu son état de santé. Une situation intolérable pour Véronique de Aguiar, secrétaire nationale du syndicat Unsa Éducation.

"On a beaucoup de collègues dans cette situation. Ces collègues payent cher le fait d’avoir été en première ligne, le fait d’avoir continué de travailler, de s’exposer aux risques. Et ils sont abandonnés".

À force d’insister, le ministère de l’Éducation nationale a fini par répondre à “RMC s’engage avec vous”, et les chiffres parlent d’eux-mêmes: depuis 2020, la reconnaissance du Covid long en maladie professionnelle n’a été accordée que pour 41 agents de l’Éducation nationale, en tout et pour tout, en France.

Amélie Rosique, Solène Leroux et Guillemette Franquet