"Ça ne peut pas continuer": une lycéenne se retrouve à la rue à Saint-Ouen, avec sa famille

Une lycéenne à la rue, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), avec sa famille. Malek (le prénom a été changé, NDLR) a 15 ans. Elle est arrivée en France il y a un an, avec sa maman et sa petite sœur, âgée de 6 ans, dans des conditions très difficiles. "Mon père, depuis que j’étais petite, frappait ma mère, et moi aussi. Il m’a obligée à me marier avec quelqu’un que je ne connais pas. J’ai dit non, que je voulais finir mes études. Il a commencé à me frapper et à me dire que j’étais obligée", raconte-t-elle à "RMC s’engage avec vous".
Malek, sa mère et sa sœur ont donc fui le Maroc pour la France. La lycéenne a fait sa rentrée en seconde, sa petite sœur en CP. D’abord accueillies chez une tante, elles sont sans domicile depuis la mi-octobre… Après une semaine à la rue, la famille enchaîne les hébergements provisoires, des chambres d’hôtel ou une maison partagée, avec l’aide des professeurs du lycée de Malek. Elle vit très mal cette situation.
"Depuis qu’on est à la rue, je n’arrive plus à faire mes exercices. Mes notes ont baissé un peu. Je ne prends pas de petit-déjeuner, je me demande toujours si demain on va rester où on est ou si on va se retrouver à la rue", confie-t-elle.
Une solution temporaire trouvée
La solidarité s’est organisée autour de la famille grâce aux enseignants. Mais ils sont aujourd’hui à court de solutions. Une situation terrible. "RMC s’engage avec vous" a contacté les acteurs locaux et notamment le député de la circonscription, Eric Coquerel (LFI). Il a multiplié les coups de fil pour trouver un hébergement et lance un appel un gouvernement.
"Il faut un grand plan d’urgence sur le logement dans ce pays. Construire des logements d’urgence plus importants, construire des logements sociaux… Cela ne peut pas continuer comme ça. Ce n’est pas normal qu’on dorme dehors en Seine-Saint-Denis, avec des enfants", souligne Eric Coquerel.
La mairie de Saint-Ouen est elle aussi très mobilisée. C’est d’ailleurs grâce à elle que Malek, sa mère et sa sœur passent Noël à l’abri. Le 115 a trouvé une solution provisoire, un logement dans un hôtel-résidence pendant une quinzaine de jours.
Nous avons contacté des associations mais les places manquent… Même constat du côté de la préfecture, qui est responsable des logements d’urgence. Nous restons mobilisés aux côtés de Malek et sa famille. Si vous souhaitez les aider, vous pouvez faire un don à la cagnotte en ligne intitulée “Pas d’élèves à la rue”, sur le site Tribee. Et bien sûr, si vous avez une solution d'hébergement à proposer à Paris et sa banlieue, écrivez-nous: rmcavecvous@rmc.fr.