Césure, années pluridisciplinaires: le plan d'Élisabeth Borne pour l'orientation salué par les jeunes?

La ministre de l'Éducation nationale, Élisabeth Borne, se déplace ce jeudi au lycée Joséphine Baker à Hanches (Eure-et-Loir) pour présenter un plan pour l'orientation. Elle avait déjà donné un premier aperçu des projets du gouvernement sur le sujet au cours d'un entretien avec Le Figaro la veille.
La ministre assurait alors que "l'orientation doit être repensée" et qu'elle a souhaité s'emparer du sujet "parce qu’il suscite beaucoup de stress chez les parents et les élèves, et parce qu’il s’agit d’un des éléments centraux de reproduction des inégalités".
C'est aussi une période où il est parfois difficile de se positionner. "Honnêtement, je ne savais pas trop ce que je voulais faire de ma vie", raconte Olympe au micro de RMC, ancienne étudiante dans le tourisme, qui a passé le bac quatre ans plus tôt.
L'année de césure valorisée
Lors de sa visite au sein de l'établissement de l'Eure-et-Loir, Élisabeth Borne doit détailler plusieurs mesures. Elle entend dans un premier lieu "rendre les conditions d'accès à l'enseignement supérieur plus souples" après le bac, et à favoriser une année de césure lors de cette période.
L'année de césure est déjà possible sur Parcoursup, mais n'est choisie que par 9.000 lycéens chaque année. Alors, la ministre de l'Éducation nationale veut encourager les futurs étudiants à s'engager dans des services civiques, dans des associations ou à voyager.
Victor, en première année d'études supérieures, aurait considéré cette option s'il avait été mieux informé. "Même si on sait déjà ce que l'on veut faire, ça peut quand même être intéressant pour gagner en maturité et vivre des expériences", confie-t-il.
Et d'ajouter: "Quand on a 18 ans, on est jeune et ça sert à rien de se lancer à corps perdu dans les études alors qu'on n'est vraiment pas pressé".
Si le dispositif est intéressant, il est essentiel de bien l'encadrer. Laurent Zameczkowski, porte parole de la Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public, avertit: "Pourquoi pas, mais dans la réalité, si on n'a pas les ressources humaines pour accompagner les élèves, ça ne servira à rien. Finalement, le risque est de faire décrocher certains élèves".
Des années pluridisciplinaires à la fac?
Dans son plan pour l'orientation, Élisabeth Borne souhaite également développer en France les premières années d'études pluridisciplinaires pour les bacheliers qui hésitent sur leur orientation. Le dispositif est déjà proposé par 22 universités, où les étudiants testent de nombreuses matières avant de choisir leur cursus.
Une bonne idée pour Olympe, qui, comme beaucoup de lycéens, était perdue après avoir obtenu son diplôme. "C'est pas grave de ne pas savoir à 18 ans ce que l'on veut faire absolument. Justement, toucher à plein de matières c'est super", lance-t-elle.
"Si je pouvais repasser le bac, j'irais, pour refaire cette expérience", ajoute Olympe.
Le gouvernement souhaite élargir ces années pluridisciplinaires à 45 institutions d'ici 2027, et l'expérimenter pour les étudiants en BTS.