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Éducation

Parcoursup: 66% des lycéens ont reçu au moins une proposition d'admission

La plateforme d'orientation dans l'enseignement supérieur Parcoursup sur un smartphone le 15 janvier 2025 (photo d'illustration)

La plateforme d'orientation dans l'enseignement supérieur Parcoursup sur un smartphone le 15 janvier 2025 (photo d'illustration) - Anna Kurth/AFP

Deux mois après avoir bouclé leurs dossiers, les lycéens de terminale ont reçu lundi les premiers résultats de la plateforme d'inscription post-bac Parcoursup.

Quelque "66% des lycéens" ont reçu "au moins une proposition d'admission" sur Parcoursup, ont indiqué mardi les ministères de l'Enseignement supérieur et de l'Éducation nationale, au moment où la Défenseure des droits alerte sur un système d'orientation "peu lisible, morcelé et inégalitaire".

Au total, "2,67 millions de propositions ont été envoyées aux candidats" sur la plateforme d'inscription post-bac, dont les premières réponses sont tombées lundi soir, ont ajouté les ministères. L'an dernier, 66,6% des futurs bacheliers avaient reçu une proposition dès le premier jour de la phase d'admission, précisent-ils, un chiffre équivalent à celui de cette année.

Manque d'experts de l'orientation

Ces premiers chiffres sur Parcoursup sont communiqués alors que la Défenseure des droits, Claire Hedon, publie mardi un rapport qui étrille "un système d'orientation dans l'enseignement secondaire peu lisible, morcelé et inégalitaire, alors même qu'il engage l'avenir de millions de jeunes".

Dans le rapport, elle appelle à "une prise de conscience collective pour faire de l'orientation un véritable levier d'émancipation, de choix et de prise en compte de la parole des jeunes". La Défenseure des droits pointe une orientation scolaire qui "pâtit d'une organisation peu lisible à chaque échelon de sa mise en oeuvre, notamment du fait d'une compétence scindée entre l'État et les régions".

Elle souligne par ailleurs le manque d'experts de l'orientation tels que les psychologues de l'Éducation nationale (PsyEN) pour accompagner l'ensemble des jeunes, ainsi que la formation et la préparation "insuffisantes" des enseignants en matière d'orientation.

Elle regrette aussi "des dysfonctionnements dans les parcours d'orientation qui entravent les choix des jeunes": heures dédiées à l'orientation "toujours pas prévues dans les emplois du temps", accès aux stages "marqué du sceau des inégalités" ou décisions qui "diffèrent fortement selon le milieu social du jeune".

Des décisions d'orientation demandées trop tôt dans le cursus

Selon le rapport, les inégalités et discriminations "jalonnent le parcours des élèves", qu'elles soient socio-économiques, territoriales, de genre ou liées au handicap. Selon une étude Opinionway réalisée pour l'entreprise Edumapper (plateforme d'orientation pour les étudiants), publiée mardi, plus d'un jeune sur deux affirme regretter son choix d'orientation à cause d'un manque d'information (56%).

Au total, 72% des jeunes estiment que les décisions d'orientation leur sont demandées trop tôt dans le cursus scolaire et seuls 38% considèrent que les élèves sont bien préparés au choix de leur orientation professionnelle, selon le sondage, réalisé en avril sur un échantillon représentatif de 1.064 jeunes âgés de 18 à 24 ans, hors lycéens. Des annonces du gouvernement sont prévues cette semaine sur l'orientation.

Le ministre de l'Enseignement supérieur, Philippe Baptiste, a estimé lundi que Parcoursup n'est "qu'une étape" qu'il faut "dédramatiser" et que "le sujet, c'est l'orientation avant et après" le bac, qui nécessite d'y travailler pour "mieux accompagner les élèves".

Cette année, les candidats, lycéens et étudiants en réorientation, avaient jusqu'à mi-mars pour inscrire leurs voeux sur Parcoursup, puis jusqu'au 2 avril pour compléter leur dossier et confirmer leurs choix. Parcoursup a recueilli cette année les voeux de 980.000 candidats dans l'enseignement supérieur, contre 945.500 l'an dernier. La phase principale d'admission durera jusqu'au 10 juillet, période pendant laquelle les candidats continueront de recevoir des réponses.

C.A avec AFP