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Cinq ans après la loi anti-fessée, les parents n'ont pas changé leurs habitudes d'éducation

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Promulguée en 2019, la loi anti-fessée n'a pas changé les habitudes d'éducation des parents français qui sont presque toujours autant à avouer utiliser les violences éducatives ordinaires sur leurs enfants.

Une loi pour rien? Cinq ans après le vote en 2019 d'une loi anti-fessée introduisant dans le code civil l’interdiction des violences éducatives ordinaires contre les enfants, les parents y ont toujours recours.

Ainsi selon le baromètre des violences éducatives ordinaire de la Fondation pour l'enfance paru en avril dernier, 81% des parents ont eu recours à au moins une violence ordinaire en 2024, contre 85% en 2018, un avant la loi. Et 24% d'entre eux ont même donné au moins une fessée à leur enfant cette année, contre 23% en 2018.

"Il faut du temps pour que les comportements disparaissent. 2019, c'est très jeune", estime ce jeudi sur RMC et RMC Story Joëlle Dago-Serry, qui reconnaît avoir donné une fois une fessée et une fois une tape sur la main de sa fille. Elle se souvient elle-même des coups de règles sur les doigts et du martinet, des pratiques d'antan qui ont en partie disparu aujourd'hui.

Cinq ans après, la loi antifessée toujours pas respectée ? - 25/07
Cinq ans après, la loi antifessée toujours pas respectée ? - 25/07
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"Ça se passe mieux avec mes enfants"

Mourad Boudjellal, éditeur de bandes dessinées et ancien président du Rugby club de Toulon, estime qu'il n'aurait pas fait le quart de ce qu'il a accompli dans sa vie s'il n'avait pas eu "la trouille". "Quand on est enfant, on ne maîtrise pas l'importance de la scolarité. Et si je faisais mes devoirs, ce n'est pas parce que j'avais envie mais parce que j'avais peur de prendre une branlée par la raquette en bois de mes parents", raconte-t-il aux Grandes Gueules.

"Mon fils a 9 ans, il suffit qu'on m'appelle au téléphone pour que tout se calme. On m'a juste appelé une fois parce qu'il avait fait une bêtise à l'école. Je pense qu'il faut fixer les règles", ajoute Espoir, un auditeur des GG. Et Olivier Truchot rappelle de son côté qu'on peut fixer les règles par simple autorité naturelle, comme certains professeurs y parviennent.

Maxime, 37 ans, se souvient d'avoir reçu de nombreuses fessées par sa mère pendant toute son enfance: "Je ne comprenais même pas pourquoi. Aujourd'hui, on a une éducation avec ma femme sur nos enfants dans le respect, en leur expliquant les choses. Si j'avais eu ça quand j'étais enfant, ça se serait beaucoup mieux passé. Et je sens que ça se passe mieux avec mes enfants parce qu'ils sentent qu'on les respecte".

Selon le Baromètre des violences éducatives ordinaires, 58% des Français estiment avoir reçu une éducation sévère de la part de leurs parents.

G.D.