Comment gérer les violences entre enfants placés?

Jacques Toubon appelle les institutions à mieux garantir les droits des enfants, après avoir été saisi de nombreux cas de violences dans des lieux accueillant les plus jeunes. Un établissement de Perpignan a déjà mis en place de bonnes pratiques.

Sa dernière dispute avec une autre pensionnaire, Mickaël, s’en souvient très bien: "On s'amusait avec de l'eau, j'ai pris un bâton, je lui ai balancé en plein figure parce que je n'aime pas que l'on m'arrose de derrière. Ça m'a mis en colère".

Après cette agression, le jeune homme de 16 ans n’a pas été exclu mais a reçu une sanction atypique pendant 3 jours: "On m'a fait aller en cuisine aider le cuisinier à préparer la nourriture. Ca m'a beaucoup aidé. Je ne m'énerve plus".

Deux ans que cette institution près de Perpignan pratique ce protocole pour gérer les cas de violences entre jeunes, fondé sur le principe de la sanction/réparation, comme l'explique Pauline, éducatrice spécialisée: "Le but est de mettre en place quelque chose de positif et valorisant pour faire sa réparation et participer à l'action collective au sein de l'établissement".

Prévenir les montées de violence

Sanctionner tout en resserrant les liens entre jeunes et personnel, c’est la clé pour prévenir les montées de violences d’après Pauline: "Essayer de travailler avec les jeunes quand ils sentent le moment de crise arriver. Et ça, ça marche avec la confiance qu'ils ont envers l'équipe".

Et la méthode est prometteuse, l’ambiance a changé pour Muriel Cavasin, directrice adjointe de l’établissement: "Ca s'est bien apaisé. Et ils mesurent l'état dans lequel ils étaient au départ et l'état de maturité qu'ils atteignent ensuite. C'est quelque chose dont ils ressortent grandis".

Elle souhaite qu’un psychologue soit à l’avenir systématiquement mobilisé après un épisode de violence entre jeunes

Alfred Aurenche