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"Je suis tombée sur quelqu’un de bizarre, j’ai eu peur": sans car scolaire, des lycéens font du stop

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En Seine-et-Marne, des lycéens sont privés de transport scolaire, à cause du manque de chauffeurs.

Jenny, maman d’un élève du lycée Henri Becquerel, à Nangis, a alerté "RMC s’engage avec vous". Dans cette petite commune de Seine-et-Marne, qui compte environ 600 élèves, il n’y a pas assez de cars scolaires pour tout le monde. Le fils de Jenny, par exemple, est sans solution pour rentrer chez lui.

“On est surtout inquiet pour cet hiver… Comment on va faire? On travaille, donc on ne peut pas aller chercher nos enfants tous les jours”, s’insurge la maman.

Depuis la rentrée, les élèves galèrent et rentrent souvent tard chez eux. “J’arrive chez moi tard, donc ça me laisse peu de temps pour faire ce que je veux et je dors moins”, témoigne un lycéen. “On fait du 8h-18h tous les jours, et quand on veut rentrer chez nous, on ne peut même pas, car il n'y a pas de bus…”, raconte une autre.

Du stop pour rentrer

Résultat: certains adolescents n’ont pas le choix et font du stop pour rentrer. Mais cette “solution” est dangereuse. Myriam, 15 ans, a eu la frayeur de sa vie au printemps dernier.

“Je suis tombée sur quelqu’un de très bizarre. Il voulait mon adresse, il me demandait s’il pouvait venir chez moi. J'ai eu peur. Après lui avoir crié dessus, il m’a déposée au milieu de la route”.

Comment aider les lycéens?

Cette situation est une énième conséquence de la pénurie nationale de chauffeurs. 6.000 postes sont toujours vacants, selon le ministère des Transports. C’est 2.000 de moins qu’à la rentrée dernière, mais c’est toujours trop. Le métier, souvent à temps partiel, attire moins. Difficile donc pour Île-de-France Mobilités d’augmenter le nombre de cars scolaires qui desservent le lycée Henri Becquerel de Nangis.

“RMC s’engage avec vous” a ainsi contacté les transporteurs. Bonne nouvelle: Keolis a affrété un car supplémentaire dès cette semaine. De son côté, Île-de-France Mobilités, qui gère les transports scolaires pour la région, annonce qu’une réunion se tiendra en fin de semaine avec les élus locaux, et une concertation est en cours avec le lycée et les opérateurs pour adapter les horaires.

Des comptages pour mesurer la fréquentation ont été effectués dès le lendemain de notre intervention. “S’il le faut, l’offre de bus sera renforcée”, nous dit-on.

Amélie Rosique, Solène Leroux, Guillemette Franquet