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"Des compétences nettement plus faibles": les jeunes français lisent de moins en moins

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Les jeunes Français lisent de moins en moins de livres selon une nouvelle étude. Les heures de cours de Français ont été réduites tandis que les écrans prennent de plus en plus de place dans les foyers.

Les jeunes lisent de moins en moins. Selon une étude Ipsos commandée par le centre national du livre publiée ce mardi dans Le Figaro, les jeunes de 7 à 19 ans consacrent en moyenne 19 minutes par jour à la lecture. C'est 4 minutes de moins qu'en 2022. Parallèlement, les jeunes consacrent 10 fois plus de temps sur les écrans qu'à lire des livres (1h25 par semaine contre 5h par jour). Et quand ils lisent, ils se tournent prioritairement vers les BD et les mangas. Ainsi, trois quarts d'entre eux privilégient ces supports, au détriment des romans par exemple, qui se retrouvent loin derrière ce duo.

Problème, la baisse de l'attrait pour la lecture se ressent aussi directement sur le niveau d'orthographe. D'après une étude du ministère de l'Education nationale, menée à quatre reprises, entre 1987 et 2021, pour une même dictée écrite par des élèves de CM2, le nombre moyen d'erreurs est passé de 11 à 19, soit près du double. Depuis 2012, le niveau baisse de manière continue. Selon la dernière étude Pisa de 2022, les élèves français se classent 24e parmi les pays de l'OCDE en compréhension de l'écrit, entre l'Espagne et la Hongrie.

20% des jeunes n'arrivent pas à lire plus de 15 minutes d'affilée

Hélène institutrice au CP et mère de deux enfants de 9 et 12 ans, estime que la lecture "fait appel à d'autres compétences". "La lecture c'est long. Apprendre et lire est long alors que la vie s'accélère", explique-t-elle sur le plateau d'Estelle Midi.

"Lire c'est du temps et les neurosciences expliquent que cela prend du temps. On ne peut pas apprendre à lire vite, un cerveau ne se programme pas, on ne lit pas aussi vite que l'on parle", ajoute l'institutrice sur RMC et RMC Story.
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Le temps imparti à la lecture a baissé à l'école

"On ne laisse pas aux enfants le temps de lire. On a 10 heures pour faire du Français, 5h pour des mathématiques, 3h pour l'EPS. Une fois que la séquence lecture est terminée, il faut passer à un autre module. Il y a une logique de production mais ce n'est pas le cas de la lecture", déplore Hélène.

"Mon fils est en 4e et doit lire des classiques comme Au Bonheur des Dames d'Emile Zola pour les vacances et la prof nous conseille d'acheter la version allégée", déplore de son côté Baptiste.

"Ce n'est pas corrélé au quotient intellectuel mais on a des élèves qui ont des compétences nettement plus faibles en orthographe et qui ont plus de difficulté en lecture", déplore de son côté Jean-René Girard, le président du Snalc, le syndicat national des lycées et collèges.

Moins d'histoires en famille et plus d'écrans

Une dégradation multifactorielle avec d'abord la baisse du nombre d'heures de Français, un taux d'encadrement faible avec des professeurs qui ont du mal à faire cours. "On a aussi des phénomènes sociaux. La lecture s'apprend en famille, on raconte des histoires à ses enfants pour donner envie de lire et ça se perd", alerte Jean-René Girard.

Enfin, la place de l'écran est désastreuse pour la lecture: "C'est surtout du temps d'écran sans contrôle. On ne sait pas combien de temps et ce que regardent les plus jeunes. Le temps passé devant les écrans, c'est du temps en moins pour lire", ajoute Jean-René Girard, d'autant que l'étude Ipsos montre que 20% des jeunes n'arrivent pas à lire plus de 15 minutes d'affilée.

Pour inverser la tendance, le syndicaliste appelle à une véritable volonté politique pour revaloriser le métier et susciter les vocations: "On n'arrive pas à recruter dans les maths et le Français", alerte-t-il.

Guillaume Dussourt Journaliste BFMTV-RMC