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Des enseignants contractuels non-renouvelés, faute de budget: "C’est un irrespect absolu"

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L'absence de gouvernement et de budget a des conséquences très concrètes. Certaines académies ne peuvent plus payer leurs enseignants contractuels, pourtant essentiels pour pallier le manque de profs. Des dizaines d'entre eux ont été congédiés.

Dans les académies de Lyon et de Marseille, des élèves perdent leur prof de sport, de maths ou d'anglais au moins jusqu'aux vacances de Noël. Des dizaines d'enseignants contractuels ne sont pas réembauchés depuis le début du mois pour des raisons budgétaires dans ces deux académies.

Des établissements se sont mobilisés depuis ce week-end. Une manifestation s'est tenue à Marseille devant l'académie et une délégation a été reçue mercredi, sans solution convenable proposée. Ce jeudi, le collège Jules Ferry à Marseille est en grève pour dénoncer le chômage forcé d'un enseignant.

À Lyon, les syndicats ont décroché un rendez-vous avec le rectorat vendredi pour obtenir des explications. Les syndicats dénoncent des méthodes "brutales" et ont saisi le ministère mercredi.

Un remplaçant contractuel sous couvert d'anonymat confie à RMC avoir appris vendredi dernier, deux heures avant son embauche, que son recrutement était annulé. Autre exemple, ce prof contractuel renvoyé chez lui avec la même précipitation au début du mois. Et à chaque fois, le même motif.

“On m’a clairement dit que c’était pour des raisons budgétaires. Et du coup du jour au lendemain, je me suis retrouvé sans salaire. Alors que la veille, on m’avait dit que c’était tout bon. C’est brutal surtout en période de fêtes et mes élèves du coup n’ont plus cours. Je suis aussi prof principal d’une classe de 5e”, indique-t-il.

Dans l'attente d'un nouveau budget

Le syndicat SNES de Lyon, scandalisé, a comptabilisé des dizaines de cas. Sollicité par RMC, le rectorat de Lyon assume le non-renouvellement de certains contrats pour des raisons budgétaires et promet de reprendre ces recrutements en janvier quand le pays aura un nouveau budget. L'académie d'Aix-Marseille a pris la même initiative, dénoncée sans succès par la CGT et les parents d'élèves.

“C’est un irrespect absolu autant pour les enseignants que pour les élèves”, juge Laurent Malfettes, représentant FCPE des Bouches-du-Rhône.

Le cabinet de la ministre de l'Éducation nationale, saisi par les syndicats, indique qu'il compte bien répondre à chaque situation, académie par académie, sans préciser comment.

Nicolas Traino avec Guillaume Descours