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Éducation

Des enseignants d'un lycée en grève après une agression: "On en a ras-le-bol du pas de vague"

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Dans un lycée professionnel alsacien, à Illzach (Haut-Rhin), les enseignants se mettront en grève ce mercredi après-midi, jusqu'à vendredi. Un débrayage deux semaines après l'agression d'un de leurs collègues par un élève de 17 ans pendant un cours de mécanique. Cet élève a écopé d'une exclusion définitive, mais seulement avec sursis.

Après l'agression d'un enseignant, les professeurs d'un lycée alsacien sont en grève à partir de ce mercredi. Les enseignants du lycée professionnel Ettore-Bugatti d'Illzach (Haut-Rhin), se mobilisent dès 14h.

Il y a deux semaines, l’un de leurs collègues a été insulté et agressé par un élève de 17 ans en cours de mécanique. Cet adolescent a écopé d’une exclusion définitive avec sursis. Insuffisant pour les professeurs, qui dénoncent un climat de tension et de peur dans le lycée.

En plein atelier, cet élève ne supporte pas une remontrance de son professeur de mécanique. Il lui lance une chaise et l’insulte. L’enseignant écope de 15 jours d’ITT. Il reste très choqué, raconte son collègue, David Ragni.

“C’est quelqu’un qui est enseignant depuis très longtemps. Terminer sa carrière de cette façon-là, je trouve que c’est vraiment dommage. Il appréhende énormément de revenir au lycée, de croiser cet élève régulièrement dans les couloirs”, indique-t-il.

Et ils seront forcés de se croiser, car l’élève n’a écopé que d’une exclusion avec sursis. Dans les faits, il a seulement été changé de classe. “Pour que le conseil de discipline statue sur une semaine de renvoi, je pense qu’il faut que le sang coule”, déplore David Ragni.

"On veut du soutien"

Cette décision, c’est la goutte qui fait déborder le vase pour les professeurs, qui dénoncent un climat de tension au lycée.

“Nous, en tant qu’enseignant, on subit tous les jours des petites agressions et ça devient même la norme. On en a ras-le-bol du pas de vague, on demande un minimum de soutien de notre direction”, appuie Serge Rosello.

Ils feront donc grève ce mercredi après-midi. Laura et son fils, élève au lycée, viendront les soutenir. “J’ai peur pour les profs. On ne touche pas aux professeurs en France. C’est une conscience qu’on doit avoir. Ça touche à une valeur républicaine, c’est tout”, assure-t-elle.

Les syndicats espèrent rencontrer le recteur pour qu’enfin, la situation dans leur établissement soit prise en compte par l’administration.

Lucile Pascanet avec Guillaume Descours