Des lycéens privés de déjeuner à cause de cantines surchargées, les repas facturés

Imaginez un adolescent qui rentre des cours affamé car il n’y avait plus rien à manger à la cantine… Mustapha est délégué de parents d’élèves dans un lycée du Val-d’Oise. Il a écrit à RMC pour alerter: les lycéens ont de plus en plus de mal à déjeuner à la cantine.
L’attente est interminable, plus de 45 minutes souvent. À l'arrivée, il n'y a plus rien. Pire: ceux qui n’ont qu’une heure de pause à midi abandonnent l’idée même d’y aller. En revanche, les repas, eux, sont bien facturés. Les parents demandent à l’établissement de créer un local avec des micro-ondes, pour désengorger la cantine. Refusé. Dans ce lycée, on compte 1.500 élèves, et de nouvelles filières cette année. La situation ne risque pas de s’améliorer.
Comment expliquer de telles difficultés?
En France, plus de 8 élèves sur 10 (82%) mangent à la cantine. La restauration scolaire dépend des collectivités: les communes pour les écoles, les départements pour les collèges et les régions pour les lycées.
Dans sa dernière enquête sur le sujet, l’Association des maires de France pointait du doigt une augmentation du prix d’un repas: 8.49 en moyenne contre 7.63 il y a quatre ans. La cantine est payante, mais ça ne suffit pas à couvrir les frais. 7 communes sur 10 assument au moins la moitié du coût d’un repas et ne perçoivent aucune aide financière pour le faire.
Dans le même temps, elles doivent respecter de plus en plus de normes: 50% de produits de qualité et durables, 20% de bio. À cette équation déjà technique, s'ajoutent le manque de personnel et les difficultés de recrutement dans des métiers peu valorisés.
En attendant, quelles solutions quand la cantine est saturée?
Au collège et au lycée, la cantine n’est pas obligatoire. Les établissements ne sont pas obligés de proposer ce service. A fortiori, ils ne sont pas non plus tenus de proposer un service complémentaire de cafétéria.
En revanche, quand la cantine existe, le repas doit durer au moins 30 minutes, sans compter l’attente pour y accéder. Dans le cas du lycée du Val-d’Oise, cette exigence n’est pas respectée. Les parents peuvent donc demander à ce que les repas ne leur soient pas facturés.