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"Deux claques et au lit": la "colère" de la députée Maud Petit après les propos d’un préfet

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A l’origine de la loi qui interdit les violences éducatives ordinaires, la députée Maud Petit (Modem) dénonce ce mardi, dans "Apolline Matin" sur RMC et RMC Story, les propos "irresponsables" du préfet de l’Hérault Hugues Moutouh sur la façon dont les parents devraient traiter leurs enfants responsables des violences.

Ses propos déclenchent un tollé, au milieu des conséquences des émeutes. Hugues Moutouh, le préfet de l’Hérault, a estimé ce lundi sur France Bleu Hérault que, face à des jeunes auteurs de violences, la bonne méthode pour les parents était "deux claques et au lit". "C'est ce que faisaient nos grands-parents", a-t-il ajouté. Depuis 2019, la loi interdit les violences éducatives ordinaires. La députée du Val-de-Marne Maud Petit, rapporteure du texte, dénonce les propos "irresponsables" du préfet de l’Hérault, dans "Apolline Matin" ce mardi sur RMC et RMC Story.

"Les propos de ce préfet m’ont beaucoup mise en colère, explique-t-elle. Nous avons là un représentant de l’Etat qui encourage la population à enfreindre la loi. Je trouve que c’est irresponsable, inadmissible. La loi doit s’appliquer à toutes et à tous, y compris et en premier lieu peut-être à ce préfet. Ma colère est aussi contre le mépris de ce monsieur pour le travail des parlementaires. Il nous a fallu 30 ans avant de se mettre aux normes, de pouvoir faire adopter cette loi.

"Nous avons travaillé avec des médecins, des pédiatres, des juges, des associations de parents… Ce n’est pas une réflexion prise sur une table à la suite d’une lubie, ajoute Maud Petit. C’est une réflexion que nous avons eue parce que nous savons, et les neurosciences nous permettent de le savoir aujourd’hui, que la violence dans l’éducation est contre-productive. Si vous éduquez vos enfants avec des cris, des coups, ou une absence d’éduction, vous le confrontez à une violence qu’il va reproduire plus tard, une fois adulte, soit contre lui-même, soit contre les autres ou la société. Je condamne les propos de ce monsieur."

"Il faut de la sévérité mais aussi de la justesse"

Maud Petit, qui "condamne les violences qui sont commises ces derniers jours", appelle les parents à maîtriser leurs réactions. "Je comprends aussi que ces parents soient un peu désarçonnés, car la loi ne va fêter ses quatre ans que ces jours-ci et la plupart d’entre eux ont commencé à éduquer leurs enfants sous l’état du droit qu’il y avait précédemment, probablement avec l’usage de violences éducatives ordinaires, souligne la députée centriste. Je ne peux pas admettre que des enfants se comportent mal, se droguent, si les parents sont derrière et leur apportent un cadre éducatif. Ce n’est pas parce que vous devez élever vos enfants dans la bienveillance, sans violence éducative ordinaire, sans cris, sans coups, que vous ne devez pas leur donner un cadre d’éduction. Il faut bien évidemment accompagner vos enfants. Il faut de la sévérité, certes, de la fermeté, mais de la justesse aussi."

LP