"Pourquoi nous?": touchés par les émeutes, les buralistes demandent la suspension des charges

Les buralistes parmi les principales victimes des émeutes et des pillages. Après la mort du jeune Nahel mardi dernier à Nanterre (Hauts-de-Seine), les bureaux de tabac ont été particulièrement touchés par les dégradations et les vols. "Le bilan est lourd, explique Philippe Coy, président de la confédération des buralistes, dans 'Charles Matin' ce mardi sur RMC et RMC Story. Hier soir (lundi), nous étions à 429 établissements en déclaration de sinistres, à des degrés différents. Sur les 429, 153 ont pu reprendre leur activité et j'espère qu'aujourd'hui le nombre sera plus important."
"On ne comprend pas pourquoi on est la cible de ces agresseurs. Pourquoi nous? On est un peu sonné, confie le représentant des buralistes. J'ai des collègues en totale détresse économique et psychologique, qui me disent 'ma vie est finie'. C'est la désolation, mais nous sommes à pied d'oeuvre pour réparer et soutenir." Philippe Coy a conscience que les jeux à gratter ont pu attirer les voleurs, "évidemment", car "ce produit est attractif". "Mais là, c'est casser pour casser, c'est irrationnel, sans raison, alors que nous sommes des liens sur le territoire", ajoute-t-il.
"Il faut réparer et sécuriser nos commerces"
En attendant les procédures et les indemnisations par les assurances, les buralistes souhaitent que le paiement des charges soit suspendu. "Heureusement, il y a eu une réunion d'urgence samedi avec Bruno Le Maire et Olivia Grégoire pour demander aux assureurs d'agir avec méthode et agilité, souligne Philippe Coy. Porter plainte, c'est déjà compliqué, car les commissariats sont débordés. Il faut que les assureurs assouplissent. Il faut réparer et déjà sécuriser nos commerces. Et il est dur de trouver des artisans. Je demande que les charges sociales et fiscales soient suspendues."