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Drapeaux palestiniens: des blocages à la fac de Strasbourg, d'autres prêtes à se mobiliser

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Jean-Luc Mélenchon a appelé les étudiants à hisser des drapeaux palestiniens dans leurs universités. Une initiative condamnée par le ministre de l'Enseignement supérieur. Lundi, c'est la fac de Strasbourg qui a lancé le mouvement avec le blocage d'un bâtiment et un premier rassemblement.

Un an après le début des bombardements israéliens sur la bande de Gaza, Jean-Luc Mélenchon a appelé les étudiants à hisser des drapeaux palestiniens "partout où c'est possible" à partir de ce mardi. La mobilisation dans les facs n'est pas au goût du nouveau ministre de l'Enseignement supérieur, Patrick Hetzel, qui a condamné cette initiative et les actions menées à Sciences Po Paris ces derniers jours.

La fac de Strasbourg a lancé le mouvement avec le blocage d'un bâtiment et un premier rassemblement ce lundi soir. Après avoir empêché plusieurs milliers d'étudiants d'aller en cours, les étudiants ont mené un rassemblement pour pousser la fac de Strasbourg à cesser ses partenariats avec des universités israéliennes.

Une dizaine d’étudiants veillent sous la pluie, keffieh autour du cou, devant des poubelles renversées, avec des drapeaux et des slogans: “Intifada à la fac”, “stop génocide”, “vive la résistance armée”. Justin et Émeline soutiennent le blocage. Ils font partie des 11.000 élèves qui n’ont pas pu aller en cours. “L’université, c’est quand même un lieu de militantisme. Le droit international, ça compte, en fait”, indique Justin.

“Peut-être qu’on loupe un cours, mais il y a d’autres problèmes qui sont bien plus importants comme les populations qui meurent. Comme Israël essaye de coloniser la Palestine, c’est important de montrer le drapeau et de montrer qu’ils existent”, ajoute Émeline.

Indra étudie la psychologie. Elle aussi est favorable au mouvement. Elle y voit un symbole de l’instruction dont sont privés les Palestiniens. “Là-bas, ils n’ont plus la chance de pouvoir aller en cours”, dénonce-t-elle.

Une assemblée interfacs en Île-de-France

L’université de Strasbourg a porté plainte, à la suite des tags. Ridicule, pour cette étudiante. “On peut laver et puis c’est fini. Ce n’est pas la fin du monde”, indique-t-elle. Pas la fin du monde pour Indra, mais bien un acte grave pour le président de l’UNI Strasbourg, Samy Amokrane.

“C’est une tentative de prise en otage pour des revendications qui sont parfaitement condamnables puisqu’elles soutiennent des actions terroristes. En France, il n’y a qu’un drapeau qui doit flotter, c'est celui des Français”, appuie-t-il.

Lundi, son organisation étudiante a appelé au “renvoi des militants” à l’origine des blocages.

Ailleurs, des assemblées générales doivent se tenir ce mardi, dont notamment une assemblée interfacs en Île-de-France. Mais difficile de dire si l'appel de Jean-Luc Mélenchon à afficher des drapeaux y sera précisément discuté. Il serait d'ailleurs question d'organiser des manifestations plutôt que de blocages, mais ce sera avant tout à l'initiative des étudiants, soulignent les organisations. "Ce n'est pas à Mélenchon de dicter ce qui se passe sur les campus", complète l'UNEF.

Plusieurs collectifs soulignent que des événements étaient organisés avant ses déclarations comme à Sciences Po Paris ce midi ou devant la Sorbonne mercredi soir. C'est plutôt la mise en garde du ministre de l'Enseignement supérieur qui galvanise les universitaires. Sa condamnation des actions étudiantes en lien avec Israël et la Palestine est jugée "inquiétante" et perçue par les plus grosses organisations syndicales comme une tentative de répression.

Lucile Pascanet et Nicolas Traino avec Guillaume Descours